BasketballOlympic condamne et ne veut pas entrer dans le «jeu» de Massagno
A la veille de l’acte III de la finale, le club fribourgeois a regretté la sortie médiatique de son joueur Roberto Kovac. Les explications de son président Pascal Joye.
- par
- Jérémy Santallo
D’un communiqué tranchant, expédié vendredi à 16h35, Fribourg Olympic s’est désolidarisé des mots employés par son joueur Roberto Kovac, qui expliquait à la «RTS» en milieu de semaine, en pleine finale des play-off, vouloir «détruire» Spinelli Massagno, l’ancien club duquel il a été licencié il y a un an et demi pour une belle altercation avec le coaching staff tessinois.
«Fribourg Olympic regrette vivement et condamne fermement les propos tenus par Roberto Kovac. En aucun cas, le club ne cautionne ce genre d’attitude qui va à l’encontre de son éthique et celle du sport en général, peut-on lire. Le joueur a contrevenu aux termes de son contrat, lui interdisant d’avoir un comportement dommageable envers son employeur, les clubs de la Swiss Basketball League, la Fédération suisse et les arbitres.»
«Rivalité malsaine»
La missive est signée par le président. Contacté, Pascal Joye comprend que le club de Massagno ait été choqué par la sortie médiatique épicée du capitaine de l’équipe de Suisse. «On ne soutient pas ces termes, qui n’ont rien à voir avec l’éthique prônée à Olympic, admet-il. Mais j’ai l’impression aussi que Spinelli essaie de faire des vagues, de nous déstabiliser. On s’est mis en protection et on ne veut pas entrer dans ce jeu-là, ni tomber dans les critiques à l’interne. Parce que c’est exactement ce que notre adversaire veut.»
Depuis 48 heures, le téléphone de Pascal Joye chauffe. Il y a eu une discussion avec Andrea Siviero. Le futur président du basket suisse avait réagi à l’«affaire» dans nos colonnes jeudi. «Ces enfantillages ne servent pas notre basket et nous voulons calmer les choses, poursuit le dirigeant fribourgeois. Cette interview a mis de l’huile sur le feu et la rivalité malsaine qui existe déjà entre nos clubs n’a vraiment pas besoin de ça.»
«Jets de bananes»
L’année dernière, en finale à la même époque, Olympic avait été accueilli par des «jets de bananes» à Nosedo. «Mais Andrea m’a assuré que Massagno se devait de protéger les Fribourgeois qui allaient se déplacer.» Selon Pascal Joye, un car à deux étages de supporters doit rallier le Tessin samedi. Sans compter ceux qui vont se déplacer par leurs propres moyens.
«Je regrette l’ampleur qu’a prise cette affaire. Pas par rapport aux mots tenus par Kovac, qui sont malvenus, mais plus par rapport au monde du sport en général, souligne l’homme fort de Saint-Léonard. Il y a certains pays de basket où l’on voit des interviews de ce genre très souvent, qui sont même tenues par des dirigeants. En Suisse, la culture du sport est différente.»
Mercredi, Massagno a demandé l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre de Roberto Kovac auprès de la Chambre indépendante. Elle n’a pas abouti, selon nos informations. Le joueur, qui sera donc à disposition de son entraîneur Thibaut Petit samedi (17h30) pour l’acte III, doit écoper d’une sanction à l’interne que Pascal Joye n’a pas souhaité nous communiquer.