ValaisCovid: Nuria Gorrite ne respecte pas les mesures de lutte et s’excuse
La présidente du gouvernement vaudois est pointée du doigt pour une soirée houleuse dans un restaurant valaisan. Pas de chance: elle était contaminée.
- par
- R.M.
En congé à Crans-Montana, en Valais, Nuria Gorrite «a semé la pagaille» dans un restaurant. La cheffe du gouvernement vaudois n’a pas respecté les mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus. Et elle était contaminée par le virus… La conseillère d’État a dû présenter ses excuses.
La soirée a eu lieu mercredi dernier, le 29 décembre, révèle «Blick». Avant d’être placés à une table, Nuria Gorrite et son groupe ont patienté debout. Aucun ne portait un masque, alors que c’est actuellement obligatoire dans de telles circonstances. La Vaudoise reconnaît avoir «consommé brièvement debout et sans masque» en attendant une table.
«Sur le moment, il ne m’est pas apparu que cette proposition du restaurant ne respectait pas les règles en vigueur qui auraient commandé que nous consommions assis. À une époque où les autorités demandent à chacune et chacun de respecter les règles sanitaires, je regrette mon erreur sur le moment et je souhaite m’en excuser», commente-t-elle.
«Très légers picotements au fond de la gorge»
Problème, Nuria Gorrite était alors déjà contaminée par le coronavirus. Le canton de Vaud a annoncé samedi dernier qu’elle avait été testée positive, souffrait de «symptômes légers» et avait été placée en isolement jusqu’au 6 janvier. Or «le fait que l’isolement prenne fin le 6 janvier atteste de symptômes au plus tard le 28 décembre», est-il précisé.
Mais pouvait-elle déjà savoir lors de sa soirée à Crans-Montana qu’elle était infectée? La réponse de «Blick» est claire: non. La ministre se souvient que ce soir-là elle avait de «très légers picotements au fond de la gorge». Et s’il s’agissait bien des premiers symptômes, elle ne pouvait pas s’en douter, en raison d’une «forme physique parfaite» et de cinq autotests négatifs effectués en Valais entre le 25 décembre et le 31 décembre. Elle est également triplement vaccinée et lorsqu’un test s’est révélé positif, le 31 décembre, elle est aussitôt rentrée se mettre à l’isolement.
«Ils ont déconné»
La conseillère d’État ne se doutait pas qu’elle pouvait contaminer d’autres personnes lorsqu’elle a, selon ses termes, «brièvement» non respecté les mesures en vigueur. Mais cet écart n’aurait probablement pas été révélé – et photographié – si la conseillère d’État n’avait pas eu un comportement jugé peu exemplaire. Avec ses amis, ils ont en effet dérangé de nombreux clients du restaurant.
«Ils avaient manifestement beaucoup bu, ils ne faisaient que de crier et dérangeaient tout le restaurant. Leur comportement n’a pas changé malgré plusieurs remises à l’ordre», témoigne la tenancière. «Même un client que je sers souvent et qui est adorable est venu se plaindre du comportement de cette table. Effectivement, ils ont déconné», tranche-t-elle.
Nuria Gorrite rétorque avoir un caractère de bonne vivante et reconnaît avoir «parlé fort, ri et même chanté à deux reprises». Avec ses amis, elle dit qu’elle était «à la fête, dans l’ambiance bruyante et animée au sein de ce restaurant de montagne». La socialiste s’excuse cependant à nouveau: «Je suis désolée que des personnes aient été importunées par le bruit de notre groupe d’amis d’humeur joyeuse.» Mais elle regrette aussi que le problème n’ait pas été résolu sur place et que la presse soit convoquée pour «une question de voisinage de table».
Le canton défend Mme Gorrite
Cet après-midi, le canton de Vaud a publié un communiqué pour souligner que la conseillère d’État ne pouvait pas se douter avoir été contaminée lors de cette soirée valaisanne. Après sa série d’autotests négatifs, «le 31 décembre, l’un de ces tests s’est révélé positif en l’absence de symptômes. Mme Gorrite a immédiatement pris contact avec le médecin cantonal et s’est placée en isolement à son domicile après avoir effectué un test PCR qui s’est révélé positif», est-il indiqué.
«Lors de son contact avec Mme Gorrite, le médecin cantonal a retracé l’historique des jours écoulés et a appliqué la procédure usuelle basée sur la recherche de symptômes, même très légers. Il estime que l’on peut supposer que la contamination remonterait au 28 décembre. Les seuls micro-symptômes de très légers picotements au fond de la gorge évoqués dans la presse ne justifiaient toutefois pas un test PCR, surtout en présence d’autotests négatifs répétés», est-il précisé.