Diplomatie: Invité d’honneur du 14-Juillet, le Premier ministre indien arrive à Paris

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DiplomatieInvité d’honneur du 14-Juillet, le Premier ministre indien arrive à Paris

La visite de Narendra Modi sera l’occasion pour Emmanuel Macron de consolider la relation stratégique avec cet acteur international clé, mais accusé par les ONG de dérive autoritaire.

Le Premier ministre indien Narendra Modi entame une visite de deux jours en France.

Le Premier ministre indien Narendra Modi entame une visite de deux jours en France.

AFP

Narendra Modi a été accueilli sur tapis rouge à sa descente d’avion peu après 10h30 par la Première ministre française Elisabeth Borne. Après les honneurs sur le tarmac de l’aéroport de Roissy, il s’est engouffré dans une voiture pour commencer sa visite officielle qui se conclura par un dîner officiel vendredi soir dans le prestigieux musée du Louvre avant les traditionnels feux d’artifice du 14-Juillet.

«Multipolaire»

Paris et New Delhi sont liés depuis 25 ans par un solide partenariat stratégique, notamment dans le domaine de l’armement. La visite pourrait, selon des informations de presse, déboucher sur l’achat de 26 nouveaux Rafale en version Marine pour le porte-avions indien, ainsi que des sous-marins. Les deux pays ont aussi une certaine convergence de vues en matière de relations internationales. Paris se veut une puissance d’équilibre, multipliant les canaux de dialogue et souhaitant être un pont entre le bloc occidental et le reste du monde.

«Nous avons le même désir d’autonomie stratégique. Nos deux pays sont profondément attachés au droit international et nous voulons que le monde soit multipolaire», a déclaré M. Modi dans un entretien au journal «Les Echos», affirmant que l’Inde voyait la France comme «l’un de (ses) principaux partenaires mondiaux».

New Delhi, géant asiatique en première ligne face à la montée en puissance de la Chine, est pour sa part adepte du multi-alignement, continuant par exemple de coopérer avec la Russie mise au ban par l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine. «Emmanuel Macron souligne que la France et l’Inde partagent une vision de la paix et la sécurité en Europe et dans l’Indo-Pacifique», relevait mercredi le chercheur Philippe Le Corre, en référence à la vaste zone couvrant les océans Indien et Pacifique.

Jeudi, le Premier ministre indien rencontrera  Elisabeth Borne et le président du Sénat Gérard Larcher, puis s’adressera à la communauté indienne de France. Le soir, il aura un dîner privé avec Emmanuel Macron au palais de l’Elysée. Vendredi, il sera l’invité d’honneur du défilé militaire, auquel participera un fort contingent indien, avec notamment trois Rafale, et aura divers rendez-vous avant le dîner officiel au Louvre.

Les honneurs de Washington

«Coopération sécuritaire, spatiale, nucléaire civil, technologie, anti-terrorisme, cybersécurité, changement climatique, énergies renouvelables... seront au menu des discussions des deux dirigeants», a énuméré mercredi le secrétaire indien aux Affaires étrangères, Vinay Kwarta.

A la fois première puissance démographique du monde, géant économique, grand émetteur de gaz à effet de serre et puissance nucléaire, l’Inde est un poids lourd incontournable, de plus en plus courtisé. Il y a quelques semaines, Narendra Modi avait eu les rares honneurs d’une visite d’État à Washington.

L’Inde a vu son influence augmenter significativement ces dernières années

Fawa Aamer, chercheuse et actuelle présidente du G20

Si la France a réussi à tisser un lien privilégié avec l’Inde, c’est aussi parce qu’elle «commente rarement les affaires internes indiennes», estime Constantino Xavier, du centre de réflexion CSEP. «Cela est apprécié en Inde.» Le gouvernement est pourtant dans le collimateur de plusieurs ONG et institutions internationales.

Narendra Modi «avec son gouvernement nationaliste hindou, n’a cessé de porter atteinte aux droits humains et à la démocratie», dénoncent les signataires d’une tribune publiée la semaine dernière par le journal communiste «L’Humanité». Une manifestation d’opposants est prévue vers 15h à Paris.

«Le 14 juillet, on célèbre la liberté, on célèbre l’égalité et donc il y a clairement un choix qui est fait de montrer à l’Inde que la France est disposée à avoir une relation approfondie, plus stratégique», estime Philippe Bolopion, directeur de cabinet de Human Rights Watch. Mais une telle relation «doit être fondée sur des bases solides, des valeurs communes et le respect des droits humains fait partie de ces valeurs».

(AFP)

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