Genève: Fabienne Fischer est enfin sortie de son silence

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GenèveFabienne Fischer est enfin sortie de son silence

Attaquée depuis plusieurs semaines sur la gestion de son département, l’ex-conseillère d’État veut «remettre l’église au milieu du village».

Eric Felley
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Eric Felley
Fabienne Fischer n’aura siégé que deux ans au Conseil d’État du canton de Genève.

Fabienne Fischer n’aura siégé que deux ans au Conseil d’État du canton de Genève.

Laurent Guiraud/Tamedia

C’est une affaire qui secoue la Genève politique depuis trois semaines. La chaîne de télévision Léman Bleu et son rédacteur em chef Jérémy Seydoux ont sorti plusieurs affaires, qui visent l’ex-conseillère d’État écologiste Fabienne Fischer, qui a siégé deux ans à la tête du Département de l’économie et de l’emploi et n’a pas été réélue en avril 2023.

Depuis le 7 août, les accusations se déclinent comme un feuilleton. La première concerne le rôle de trois fonctionnaires lors de sa campagne électorale privée au début 2023. C’est le député Daniel Sormanni (MCG) qui a déposé une plainte contre elle et une enquête a été ouverte par le Ministère public genevois. Le 8 août, l’ancienne conseillère d’État a fait savoir, via son avocat Me Robert Cramer, qu’elle était «indignée» des accusations portées contre elle. Dans cette affaire, il a été révélé également le 21 août que les frais de défense de Fabienne Fischer seraient payés par l’État.

Mandats complaisants?

Le 23 août, «Le Temps» et Léman bleu ont étoffé leurs accusations sous un autre aspect. À la tête de son département, elle a décidé de montants d’un total de 283 000 francs pour des mandats d’études et d’analyses à des associations proches de son compagnon, Jean Rossiaud, pour des projets liés à l’économie durable. Dans un éditorial, «Le Temps» y voit un «filz version gauche caviar» avec de l’argent dépensé «sur le dos des contribuables».

Depuis le 8 août Fabienne Fischer n’avait plus réagi, mais ce vendredi, elle s’est exprimée dans «La Tribune de Genève». Sous le titre «Remettons l’église au milieu du village», elle constate «une succession de séquences de communication savamment orchestrées tendant à discréditer mon action de conseillère d’État et à porter atteinte à mon honneur…» Elle dénonce plus loin «les faits biaisés voire inexacts, les amalgames et les raccourcis, les titres qui ne visent qu’à faire sensation indignes du débat démocratique».

La conscience tranquille

Concernant les montants versés aux associations, elle se justifie: «Il est exact que, durant mon mandat, le Département de l’économie et de l’emploi, dont j’avais la charge, a fait procéder à des études sur un développement durable de l’économie. En l’occurrence, je considère que je n’ai fait que mon devoir en mettant en œuvre une politique publique voulue par le Conseil d’État. J’ajoute que, bien sûr, les mandats donnés on fait l’objet d’un examen attentif par les spécialistes de l’administration».

Plus loin, elle ajoute: «L’attribution de mandats fait partie des prérogatives de la fonction. Ces mandats ont non seulement alimenté les réflexions de l’administration, mais contribué à faire des choix. Ils sont en parfaite conformité avec les règles de gouvernance, n’en déplaise à mes opposants» .

«Un monde meilleur»

Enfin elle parle des attaques dont elle fait l’objet comme des «coups bas, voire gratuits»: «Je ne cesserai d’encourager ceux qui défendent leurs convictions dans l’esprit respectueux qui caractérise notre démocratie suisse. Car c’est ainsi et seulement ainsi que nous pouvons garder l’espoir d’un monde meilleur».

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