Genève: 5600 francs d’amende pour une pub d’un site d’escorts sur son camion

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Genève5600 francs d’amende pour une pub d’un site d’escorts sur son camion

Le propriétaire de BeMyGirl a tenté de faire passer les images pixélisées d’ébats sexuels pour de l’art, mais la justice ne l’a pas écouté.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
Le camion avait déjà été utilisé avec une précédente campagne interdite sur les murs de Genève.

Le camion avait déjà été utilisé avec une précédente campagne interdite sur les murs de Genève.

BeMyGirl

En 2022, c’est d’abord un automobiliste puis la Ville de Genève qui remarquent le gros pick-up noir portant une affiche avec le slogan: «Envie de cul-ture?». L’image pixélisée montre, lorsqu’on est suffisamment loin, des ébats sexuels. La police est dans les deux cas alertée et, lors de la plainte municipale, embarque le camion avec une dépanneuse et confisque le véhicule.

L’histoire s’est terminée devant la justice et, selon l’ordonnance pénale qu’a pu consulter la «Tribune de Genève», le propriétaire du véhicule, dont il se servait pour faire la publicité de son site d’escort girls BeMyGirl, a été condamné à une peine pécuniaire avec sursis et à une amende de 5600 francs. Les motifs de la condamnation sont l’exposition d’images pornographiques accessibles à des mineurs de moins de 16 ans et une violation de la loi sur la circulation pour… avoir distrait les autres usagers de la route.

Affiches refusées partout

Si le pick-up a été choisi comme moyen de promotion, c’est parce qu’aucun espace publicitaire à Genève n’a accepté les affiches. Le même site avait d’ailleurs connu pareille déconvenue en 2021 avec sa campagne «Élise à la ferme» que le parking du Mont-Blanc avait refusée, comme le racontait Léman Bleu. Là déjà, le véhicule avait servi à afficher l’image de la blonde Élise.

Cette fois, la campagne «Envie de cul-ture» ne montre pas des escorts du site, mais des peintures d’artistes contemporains, dont Jeff Koons, selon le propriétaire de BeMyGirl qui a donc tenté de mettre en avant la dimension artistique de ces images, évoquant un malentendu. Mais la procureure n’était pas de son avis. Floutées, les images ne laissent voir que les actes sexuels sans même que les œuvres originales soient reconnaissables, selon elle. Elles n’éloignent pas «l’œuvre du cru et du vulgaire» et insistent «exagérément sur les parties génitales» donc c’est de la pornographie et non de l’art.

Le propriétaire du pick-up a dit à la «Tribune de Genève» respecter la décision des autorités même s’il est en «désaccord avec l’interprétation qu’elles ont faite de nos images». Il ne fera pas recours.

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