Football: Mario Balotelli est-il un bon capitaine pour le FC Sion?

Entre les suspensions et les blessures, simulées ou réelles, Mario Balotelli n’avait pas encore été titularisé dans le FC Sion de Fabio Celestini. Pour cette première fêtée sur le terrain de la Schützenwiese qu’il découvrait samedi soir, l’attaquant italien ne devait pas en rester là. Il a également eu droit au brassard de capitaine en l’absence de Reto Ziegler, relégué sur le banc valaisan.

Une double promotion pour un homme dont l’investissement agace autant ses détracteurs qu’il peut être perçu comme bénéfique aux yeux de ses admirateurs, voilà qui ne peut faire que causer. Avec une question en filigrane: Balotelli est-il le bon capitaine pour le FC Sion? Celestini lui a-t-il uniquement confié le brassard pour le placer face à ses responsabilités?

Ce week-end, Johann Lonfat a été le premier étonné d’un tel choix. «Ce que je trouve le plus surprenant, observe le consultant de blue Sports, c’est le total renversement de tendance en quelques jours. On fait d’un joueur blessé voire sanctionné par son coach avant le match à Bâle un capitaine. Je ne pense pas que Balotelli soit le gars possédant le plus gros leadership. Ce n’est en tout cas pas lui qui caractérise le mieux l’état d’esprit devant être idéalement celui du FC Sion.» L’ancien international helvétique relativise pourtant la fonction: «Ce n’est rien d’autre qu’un bout de tissu… Il ne faut pas surestimer le rôle du capitaine. Chacun devrait l’être en étant soi-même responsable…»

Ancien capitaine de l’AJ Auxerre, Stéphane Grichting se montre lui également sceptique. «À mes yeux, explique-t-il, un capitaine se doit d’être irréprochable et afficher en cela un devoir d’exemplarité. Il devrait également jouer l’essentiel des matches afin de s’imposer comme un leader naturel. Il lui faut également représenter le coach et le club, en étant un relais sur et en dehors du terrain. Il importe aussi de connaître le fonctionnement du club. Je ne suis pas certain que Balotelli, arrivé en cours de saison et en retard dans sa préparation, coche toutes les cases.»

Notre interlocuteur poursuit en évoquant l’engagement parcimonieux du nouveau capitaine de Tourbillon. «Avec les qualités qui sont les siennes et qui ne se discutent pas, un joueur comme lui devrait tirer l’équipe vers le haut. Or ce n’est pas l’image qu’il donne…»

Au-delà du cas Balotelli, il y a lieu de s’interroger sur la pauvreté du jeu présenté. Pourquoi tout est-il toujours si compliqué à mettre en place? «Aucun des entraîneurs qui se sont succédé sur le banc de Tourbillon depuis cinq ans n’a réussi à répondre à cette question, reprend Lonfat. Existe-t-il un véritable projet global? Comment le joueur est-il accueilli au niveau de la prise en charge quand il arrive à Sion? Lorsqu’un joueur signe au Wankdorf, il est tout de suite intégré dans la maison YB, englobé dans un véritable projet qui le porte…»

Stéphane Grichting abonde dans le même sens: «L’instabilité chronique du club tient à son manque de structures solides, estime l’ex-défenseur. Tout est chaque fois remis en question… On ne sent pas un club fort dans les valeurs qu’il véhicule. Faute de fondations suffisamment solides, on voit que ça ne fonctionne pas. Et ce n’est pas en changeant chaque fois de coach que cela va mieux.»

En Valais, les supposés renforts auraient-ils tendance à lâcher plus vite qu’ailleurs? Lonfat n’est pas loin de souscrire à cette hypothèse. «J’ai le sentiment que plus d’un joueur se dit: «Si ça ne va pas, tant pis, j’attends la fin du mois avec la perspective d’un bon salaire»…»

Trois mois après le 7-2 que Sion avait encaissé devant son public contre Saint-Gall qui devait coûter sa place à Paolo Tramezzani, les retrouvailles de ce samedi s’annoncent bouillantes. Après quatre nuls et six défaites, le club de Tourbillon cherchera à y fêter un premier succès depuis le… 15 octobre dernier (2-0 contre Lucerne).

Avec Balotelli capitaine?