HollywoodSidney Poitier, légende du cinéma, meurt à 94 ans
Celui qui fut le premier Noir à recevoir l’Oscar du meilleur acteur en 1964 est décédé.
- par
- Michel Pralong
Sir Sidney Poitier est décédé à 94 ans. C’est ce qu’a annoncé Eyewitness News Bahamas, et que le premier ministre des affaires étrangères des Bahamas, dont l’acteur était originaire a confirmé.
Poitier a été le premier acteur noir à remporter l’Oscar du meilleur acteur en 1964 pour «Les lys des champs».
Il a reçu deux autres nominations aux Oscars, dix nominations aux Golden Globes, deux nominations aux Primetime Emmy Awards, six nominations aux BAFTA, huit nominations aux Laurel et une nomination aux Screen Actors Guild Awards. En 2002, il recevait un Oscar d’honneur pour sa carrière.
Né le 20 février 1927, Sidney Poitier a grandi dans la misère aux Bahamas. Envoyé à Miami à 15 ans pour rejoindre son frère et éviter de tomber dans la délinquance, il part à New York à 18 ans. Il s’engage brièvement dans l’armée puis tente sa chance au théâtre. où il décroche de petits rôles.
Enchaîné à Tony Curtis
En 1950, Darryl F. Zanuck lui propose de jouer dans le film «La pote s’ouvre», où il incarne un médecin traitant un extrémiste blanc. Sa performance est remarquée, mais les rôles intéressants pour les acteurs noirs sont rares. En 1958, il obtient pourtant une première nomination aux Oscars en tant que meilleur acteur pour «La chaîne» dans lequel il interprète un prisonnier qui s’évade, enchaîné à Tony Curtis.
Il remportera la statuette en 1964 pour «Les lys des champs». Il marquera les esprits dans des films traitant du racisme comme «Dans la chaleur de la nuit» en 1967 ou, la même année, dans «Devine qui vient dîner…», où une jeune fille présente son fiancé à ses parents, Katharine Hepburn et Spencer Tracy, alors que ceux-ci ne se doutent pas qu’il s’agit d’un Noir.
Tournant moins dans les années 1980 (mais notamment «Randonnée pour un tueur» en 1987) mais réalisant et produisant, on le verra encore dans quelques films dans les années 1990. Comme «Le chacal en 1997». Il s’est toujours battu pour les droits civiques des Afro-américains.
«Nous avons perdu une icône, un héros, un mentor, un combattant, et un trésor national», écrit le vice-premier ministre des Bahamas Chester Cooper sur sa page Facebook.