JO de TokyoSydney McLaughlin pulvérise le record du monde du 400 m haies
L’Américaine a abaissé de 44 centièmes sa précédente marque en finale. Elle est déjà l’une des grandes figures des Jeux olympiques de Tokyo.
Sydney McLaughlin (21 ans) a été sacrée pour la première fois de sa carrière championne olympique du 400 m haies en battant son propre record du monde en 51’’46, mercredi à Tokyo.
L’Américaine, qui détenait le record du monde depuis le 27 juin (51’’90), a devancé sa compatriote et tenante du titre Dalilah Muhammad (51’’58) et la Néerlandaise Femke Bol (52’’03).
Présentée dès ses débuts comme la future star de l’athlétisme US, McLaughlin obtient ainsi le premier grand titre de sa carrière. Aux Jeux de Rio, en 2016, elle avait été la plus jeune représentante de son pays (16 ans) qualifiée pour les JO depuis 1972.
Cinq ans plus tard, elle s’est imposée comme l’une des grandes figures des Jeux de Tokyo.
Ce changement de statut express n’est pas une surprise, tant McLaughlin (1,75 m, 60 kg) est passée maître dans l’art de sauter les étapes. Record du monde cadettes, record du monde juniors: elle a tout balayé sur son passage dès ses débuts avant de confirmer au plus haut niveau.
Issue d’une famille de coureurs (son frère Taylor a été vice-champion du monde juniors du 400 m haies en 2016 et son père demi-finaliste sur 400 m des sélections US pour les JO de 1984), McLaughlin a surtout su rester imperméable à la pression.
«En 2016, je ne savais pas à quoi m’attendre, maintenant j’ai plus d’expérience, j’ai mûri. Mes ambitions sont beaucoup plus élevées qu’au Brésil. Je sais ce que je veux faire, quelle athlète et quelle personne je veux être», a-t-elle affirmé avant les Jeux.
Coachée par Bob Kersee
Après Rio, McLaughlin a été confinée un temps dans l’ombre de sa compatriote Dalilah Muhammad. Passée professionnelle en 2019, avec à la clé un contrat estimé à un million de dollars annuels avec l’équipementier New Balance, après avoir couru sous les couleurs de l’Université du Kentucky, elle termine deuxième aux Mondiaux de Doha, assistant impuissante au record du monde (52’’16) de son aînée (31 ans).
Eclipsée par le sacre de sa rivale, elle devient néanmoins la deuxième performeuse de l’histoire (52’’23).
Son arrivée en 2020 dans la structure dirigée par le célèbre Bob Kersee, ex-coach de son épouse Jackie Joyner-Kersee et son quatrième entraîneur en quatre ans, constitue un tournant pour cette coureuse prodige, également à l’aise sur 200 m, 400 m plat et 100 m haies (record en 12’’65).
Au sein de ce nouveau groupe, basé à Los Angeles, elle a retrouvé son idole Allyson Felix dont le frère Wes n’est autre que son agent.
«Il m’avait un temps aidée sur la technique des haies et l’alchimie a opéré entre nous. Avec le report des JO, c’était la bonne année pour changer d’entraîneur», a-t-elle confié.
Le résultat n’a pas tardé à se faire sentir. Le 27 juin dernier lors des sélections américaines à Eugene, elle entre dans une nouvelle dimension en effaçant des tablettes Dalilah Muhammad, brisant pour la première fois la barrière des 52 secondes (51’’90).
«Ce record du monde m’a donné beaucoup de confiance et la période incertaine avec la pandémie m’a permis de prendre des décisions importantes», a-t-elle déclaré.
Tokyo n’aura fait que confirmer la justesse de ce choix. L’ère McLaughlin ne fait sans doute que commencer.