FootballAu FC Sion, Gelson Fernandes fait front commun avec le coach
Sans forcément voler au secours de Marco Walker, le vice-président du club valaisan est venu mettre les joueurs devant leurs responsabilités. Il évoque sa relation avec Christian Constantin et le rendez-vous dominical.
- par
- Nicolas Jacquier Riddes
C’est devenu une tradition: le FC Sion a pris l’habitude d’organiser un point presse durant la semaine, afin d’évoquer les échéances à venir. L’entraîneur alors en poste s’y présente, accompagné habituellement par un joueur, désigné selon un tournus devant beaucoup à la volonté des candidats. Mais Marco Walker, après le naufrage en Coupe (4-0 contre SLO), s’était présenté seul la semaine dernière à Riddes, au parloir du centre d’entraînement…
Ce vendredi, sur le coup de 13 heures 30, le coach très en sursis de Tourbillon ne s’est pas assis seul devant les représentants des médias – plus nombreux qu’à l’accoutumée – pour évoquer le rendez-vous du Letzigrund, dimanche contre le FC Zurich, peut-être son dernier match sur le banc valaisan. Lâché par Christian Constantin, un boss ne faisant plus mystère qu’il entend vraisemblablement s’en séparer, il était flanqué de Gelson Fernandes, son vice-président.
Alors que les dés semblent jetés, comment interpréter la présence de l’ancien international? Ayant fait office de paratonnerre jusque-là, celui-ci entendait-il éteindre l’incendie? Témoigner de son soutien à celui qui avait sauvé le club ce printemps? «Ma présence, répond Gelson, c’est pour l’honnêteté. On est conscient de certaines choses. L’entraîneur n’est pas seul responsable de ce que l’on vit actuellement. On s’est parlé avec Marco, on a été très transparents avec lui. Il prend ses responsabilités, on prend les nôtres.»
Une paire qui se complète
Alors que CC s’est montré plutôt cash et sans équivoque dans ses propos concernant la crise que traverse son club, Gelson se trouve-t-il toujours sur la même longueur d’onde que son président? Est-il parfois en porte-à-faux? Dans le périlleux exercice de funambulisme auquel il devait se livrer en début d’après-midi, le bras droit du patron n’a pas esquivé la question. «Je ne suis pas là pour acquiescer à tout ce que dit Christian. On n’est pas toujours d’accord, on se complète bien. Parfois, j’ai un avis et il en a un autre. Mais sur le fait que l’on doive faire plus et mieux, on est du même avis!»
Il y a les choix de l’entraîneur, qui peuvent être contestés, mais il y a également l’attitude des joueurs eux-mêmes, un manque d’engagement que l’on peut parfois assimiler à une démission collective. «Ce qui me dérange vraiment, reprend le nouveau dirigeant, c’est le langage corporel de l’équipe, le comportement des joueurs. On ne peut pas avoir des moments où l’on n’est plus là. Chacun doit se responsabiliser par rapport à sa performance.»
À ses côtés, Marco Walker acquiesce. Lui aussi aimerait voir une autre implication. Avec un groupe davantage concerné quand Sion est dans le dur. «Si on ne parvient pas à mettre de la volonté sur la pelouse, admet-il, cela devient tout de suite compliqué.»
Face aux critiques présidentielles, le technicien soleurois ne se laisse pas démonter. Il les encaisse sans baisser la tête. Mais en faisant front. «J’ai lu des choses dans le journal, mais c’est le journal. J’étais déjà critiqué lorsque j’étais joueur. Je suis là pour préparer le match de Zurich. Le reste ne m’appartient pas…»
À 48 heures du coup d’envoi, Marco Walker n’affichait en rien la tête d’un condamné, martelant ses paroles avec force conviction. Un état d’esprit qu’il espère dorénavant retrouver chez ses joueurs. Une semaine après le naufrage contre Grasshopper, une réaction d’orgueil du FC Sion suffirait-elle à sauver la tête de son entraîneur? Suspense.