La Tchaux, ville dévastée

Le vent a été mesuré à 217 km/h à La Chaux-de-Fonds. Des toitures sont fracassées, des arbres déchiquetés et des voitures défoncées, un mort est à déplorer et plusieurs personnes ont été blessées. Les liaisons ferroviaires sont interrompues et dans un bus de remplacement au départ des Hauts-Geneveys, le chauffeur informe les passagers qu’il ne pourra pas les déposer à la gare: «À La Tchaux, c’est le bordel!» prévient-il.

Le bus s’arrête à l’arrêt «Gentianes», près de la piscine. Au carrefour précédent, en passant au coin du minigolf, les passagers ont mesuré l’ampleur des dégâts, avec des arbres déchiquetés tout au long du parcours.

Le ciel s’est voilé d’un coup et la tempête n’a duré que quelques secondes, une demi-heure avant midi, mais trois heures après ce qui s’apparente à une tornade pour les Chaux-de-Fonniers, les secouristes ne savent plus où donner de la tête. Partout, des banderoles de sécurité sont déroulées: «Quittez la zone: des branches peuvent tomber», ordonne un intervenant.

«Une grue est tombée à la gare, il y a un mort», se désole un ouvrier. Sur son chantier, le coffrage a giclé contre une façade. «Sur l’autre bâtiment, il n’y a plus de toit, mais ces deux grues sont restées…», relève son collègue, en levant les yeux au ciel.

La patinoire a perdu un bout de son revêtement, des tôles qui se sont enroulées au loin autour des arbres. Dans les quartiers, les rues sont jonchées de tuiles et de branches cassées, parfois d’éclats de verre. Le hurlement des tronçonneuses concurrence celui des sirènes.

Une dame pose son balai: «Cette solidarité est formidable, on a dégagé les routes. Il y a encore de l’humanité dans des cas comme ça», soupire-t-elle. Quatre heures après l’orage, un coup de tonnerre résonne. Il est 15 h 40 et la pluie se met à tomber, comme pour tout laver, avant le retour du soleil.