FootballZinchenko vient au secours d’une école détruite en Ukraine
Le défenseur ukrainien d’Arsenal et Andreï Shevchenko ont décidé d’organiser un match de charité, afin de récolter des fonds pour reconstruire un établissement scolaire.
«En les regardant dans les yeux, on prend la mesure des blessures morales dont ils souffriront toute leur vie». Bouleversé par le drame vécu par les enfants d’une ville ukrainienne, le joueur d’Arsenal, Oleksandr Zinchenko, a entrepris de collecter des fonds pour reconstruire leur école détruite lors de l’invasion russe.
De retour dans son pays en mai, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en février 2022, l’international (53 sélections) a été choqué par l’attaque à la roquette, le 4 mars dernier, contre l’établissement Mykhailo-Kotsiubynsky à Tchernihiv, dans le nord de l’Ukraine, qui a tué une femme de ménage de 62 ans. Le bilan aurait pu être bien plus lourd, car une centaine de personnes, dont la plus jeune âgée de deux mois, vivaient dans le sous-sol.
«Même l’air ne sentait plus pareil, a expliqué le joueur à l’AFP. Cette école est importante car elle est utilisée par dix villes». Zinchenko et l’ex-star du football ukrainien, Andreï Shevchenko, qui l’accompagnait lors de sa visite, ont donc décidé, en collaboration avec la plateforme caritative United24, d’organiser le 5 août un match Game4Ukraine à Chelsea, afin de collecter des fonds pour l’école. Le coût des travaux est estimé à 1,54 million d’euros.
«Environ 800 écoles ont été endommagées par les Russes, dont plus de 200 que nous ne sommes pas en mesure de reconstruire», selon Oleksandr Zinchenko. Pourtant ni Zinchenko ni Shevchenko n’ont de lien particulier avec l’école détruite. «J’ai changé trois fois d’école», sourit le premier.
Une invasion incompréhensible pour Zinchenko
De quoi émouvoir encore plus M. Shpak, le directeur de l’école. «Je ressens ce qu’une personne peut ressentir lorsqu’elle reçoit de l’espoir, a affirmé ce dernier. Et bien sûr, cet espoir est grand lorsqu’il est suscité par des personnes telles que ces deux-là. J’ai été encore plus rempli d’espoir lorsqu’ils ont joué au football avec nos garçons et nos filles sur le terrain qui a été détruit par les missiles».
Le directeur, père de deux fils adultes, pleure également la perte d’anciens élèves morts à la guerre: «Il y a beaucoup d’enfants qui sont sortis de cette école et que je ne reverrai jamais, et c’est terrible». Zinchenko n’a lui pas perdu d’amis proches dans ce conflit mais explique qu’il «ne comprendra jamais l’invasion» russe.
«Quand on est né et que l’on a grandi sur une terre dont on connaît chaque pierre et chaque arbre, et qu’un jour quelqu’un arrive d’ailleurs et peut faire tout ce qu’il veut, tuer des femmes, des hommes, des enfants et détruire tout ce qui se trouve autour, c’est absolument incroyable», a-t-il ajouté.
«J’espère que si mes enfants me demandent un jour: papa, qu’as-tu fait pendant cette période, comment as-tu aidé?» je pourrai leur répondre, en les regardant dans les yeux, que j’ai fait de mon mieux», a indiqué Zinchenko.