Hockey sur glaceÀ Rapperswil, «on a notre style, on n’est pas les plus beaux, mais on fait le max»
Les jeunes Nathan Vouardoux et Inaki Baragano (ex-LHC) livrent les clés de la réussite de Rapperswil, 6e du championnat de National League.
- par
- Jérôme Reynard
Rapperswil reste sur trois victoires consécutives, acquises face à Zurich (4-3 tab), Davos (4-1) et Lausanne (5-2). Bien installés dans le top 6 de National League, les Lakers surprennent, en ce début de championnat. Quoi que… Sous la houlette de leur nouveau coach, Stefan Hedlund (ex-Skelleftea, chez lui en Suède), ils sont sur la lignée de leur exercice 2020-2021, où ils avaient atteint les demi-finales des play-off.
À Rappi, il y a bien sûr le génial Roman Cervenka (26 points en 20 matches). Mais il y a surtout beaucoup de jeunes joueurs (ils sont huit à avoir 22 ans ou moins), entourés par des éléments plus expérimentés, qui savent d’où ils viennent.
«On est conscients qu’on est inférieurs à la majorité des équipes en termes de talent pur, alors on compense autrement, explique le défenseur vaudois Inaki Baragano (20 ans). En ce début de saison, c’est notre investissement de tous les jours qui paie. Car à Rapperswil, on travaille comme des malades à l’entraînement.»
Rappi fait mieux que se défendre
«La phrase qui dit qu’on joue comme on s’entraîne est peut-être bateau. Mais elle résume bien notre situation, confirme son coéquipier valaisan Nathan Vouardoux (20 ans aussi). On a notre style, on n’est pas les plus beaux, mais on fait le maximum.» Toujours.
«Notre système de jeu nécessite de patiner à 100% à chaque seconde de présence sur la glace. Il faut être capable de le faire. D’où l’intensité qui nous est demandée à l’entraînement, poursuit Baragano. Honnêtement, à côté de nos séances, les matches sont presque plus faciles, physiquement.»
Les statistiques avancées le démontrent et on en a eu une nouvelle preuve samedi à Lausanne: Rappi ne fait pas que défendre, au contraire. Selon la plateforme de référence NL Ice Data, il se crée en moyenne plus d’occasions ayant le poids d’un but (expected goals) que Bienne, Davos, Berne, Ge/Servette, Langnau et Ajoie à égalité numérique.
Les jeunes en avant
Les Lakers font surtout confiance aux jeunes (pour des raisons financières notamment). Inaki Baragano et Nathan Vouardoux (ex-LHC) ont débarqué durant l’été au sein de l’arrière-garde saint-galloise. À l’instar de David Aebischer (21 ans, ex-Fribourg).
«C’est un contexte idéal pour se développer», avance le premier cité, malheureusement freiné par une luxation de l’épaule qui le tiendra éloigné des patinoires plus d’un mois. «C’est un club plus petit que d’autres, il y a moins de pression. On a des fans passionnés, qui sont exigeants, mais on peut travailler dans la tranquillité.»
À Rapperswil, «tout le monde connaît et respecte son rôle», et le coach n’hésite pas à confier des responsabilités aux jeunes engagés. Nathan Vouardoux (15’41 de jeu en moyenne, avec des présences en power play et en box play) en est la parfaite illustration. «Ça donne de la confiance et ça met à l’aise dans un vestiaire», se réjouit le défenseur valaisan, auteur de 2 buts et 6 assists en 20 rencontres cette saison.
Barrés au LHC
Autant dire que Baragano et Vouardoux ne regrettent pas leur départ du LHC, où l’avenir à court terme leur paraissait bouché. «Quand tu regardes l’alignement lausannois derrière, tu te demandes où tu pourrais jouer», raconte le Vaudois, passé par les Kamloops Blazers en Ligue junior canadienne (WHL).
«Il y a eu cette opportunité chez les Lakers, continue-t-il. J’ai pensé à moi, à mon développement. Mais rien n’empêche un retour dans mon club formateur dans le futur. Avec le LHC, on est en bons termes.»
Dans l’immédiat, leur attention est entièrement portée sur Rapperswil. Qui vise désormais un top 6 synonyme de qualification automatique pour les play-off en fin de saison régulière? «L’objectif, à la base, c’était les pré-play-off (ndlr: un barrage pour les équipes classées entre la 10e et la 7e place) et ça le reste, répond le Valaisan. On n’a disputé que 40% du championnat. On sait que c’est long. On avance sans se fixer de limites mais sans changer d’objectif non plus. On prend simplement tout ce qu’on peut prendre.»
Ils ont déjà empoché 33 points.