FootballCardiff aussi débouté par le Tribunal fédéral dans l’affaire Emiliano Sala
Rendu le 30 mars, l'arrêt du Tribunal fédéral de Lausanne à propos du transfert de Nantes à Cardiff de l'attaquant argentin décédé dans un accident en 2019 a été publié mardi. Le recours des Gallois est encore rejeté.
- par
- Robin Carrel
La boucle judiciaire est bouclée pour cette funeste affaire. En Suisse, tout du moins. Le club gallois, aujourd'hui en danger de relégation de Championship (D2 anglaise) en League One, va bien devoir payer 17 millions d'euros à l'équipe française pour le transfert d'Emiliano Sala. Le joueur était décédé deux jours après avoir signé à Cardiff, dans un avion privé qui devait l'emmener faire ses débuts sous ses nouvelles couleurs et qui s'était crashé dans la Manche.
Depuis cet accident terrible, les deux équipes n'ont eu de cesse de se renvoyer la responsabilité de la mort de l’Argentin devant les instances. Le Tribunal arbitral du sport de Lausanne, saisi en novembre 2019, avait déjà refusé l'appel des Gallois en août 2022. Cette fois, c'est le Tribunal fédéral de la capitale vaudoise qui a rejeté le recours du Cardiff City Football Club. Ce dernier a même dû verser 57'000 francs à titre de dépens judiciaires aux Français.
«Pourquoi devrions-nous payer?»
La formation de Championship avait déjà été sommée de payer 6 millions d'euros. Mais les «Bluebirds» ont également saisi la justice pour éviter de débourser les deux dernières tranches de 6 et de 5 millions d'euros encore dues. Ils vont saisir la justice civile française, cette fois, pour chercher à obtenir d'importants dommages et intérêts, en raison de la disparition prématurée de l'«actif» Sala, a-t-on appris dans les colonnes de L'Equipe.
«Nous n'avons jamais pu utiliser le joueur très prometteur que nous avions acheté, disait en mars dernier, dans le quotidien sportif, Vincent Tan (71 ans), le propriétaire malaisien de Cardiff. Emiliano Sala aurait pu inscrire les quelques buts qui nous auraient sauvés de la rétrogradation en Championship. Cela a entraîné une perte de 100 millions de livres (ndlr: 112 millions de francs), au minimum, pour le club. Il n'a pas joué un seul match pour nous. Pourquoi devrions-nous payer l'intégralité de son transfert?»
Les Cardiffois mettent également en avant que le FC Nantes devait être tenu responsable du décès du joueur. Le vol fatal avait été organisé par le sulfureux intermédiaire écossais Willie McKay, dont le fils agent, Mark, disposait du mandat de transfert de Sala. Mais «l'organisation du vol était indépendante des obligations contractuelles visées par le contrat de transfert», ont conclu les juges helvétiques, dans leur document long de 35 pages.