États-UnisSan Francisco nomme son premier «lauréat drag»
La ville californienne a nommé son premier «lauréat drag», au moment où les spectacles de drag-queens sont régulièrement la cible d’attaques de la part des conservateurs dans le pays.
Nommé jeudi par la maire London Breed, le propriétaire de boîte de nuit et artiste de spectacle de drag-queen D’Arcy Drollinger recevra une bourse de 55’000 dollars (49’400 francs) pour un mandat de 18 mois qui comprendra notamment un rôle de porte-parole pour la communauté LGBT+ de cette ville de la côte ouest américaine, réputée pour sa riche histoire en la matière.
«Pendant que la culture drag est attaquée dans d’autres parties du pays, à San Francisco nous accueillons et élevons les formidables artistes drag qui – à travers leur art et leur militantisme – ont contribué à l’histoire de notre ville autour des questions des droits civiques et de l’équité», a déclaré London Breed.
Le bureau de la maire a annoncé que les responsabilités du «lauréat drag» comprendraient l’organisation d’«événements autour du drag». Le lauréat devra s’assurer que «l’histoire riche du drag à San Francisco soit partagée, honorée, et préservée».
«Guerres culturelles»
La nomination intervient au moment où la question des spectacles de drag-queens est devenue un nouveau champ de bataille des «guerres culturelles» menées par les conservateurs aux États-Unis.
Ceux-ci jugent ces spectacles trop sexualisés et s’indignent notamment des «Drag-Queen Story Hour», des rendez-vous de lecture destinés aux enfants où les conteurs sont des artistes – souvent de genre masculin – qui adoptent des codes exagérés de la féminité en utilisant perruques, robes chatoyantes, talons aiguilles et maquillage.
Et cette opposition aux «drag shows» prend parfois un tour violent. En 2022, 141 manifestations ou menaces contre des représentations de drag-queens ont été recensées par l’organisation GLAAD de défense des droits LGBT+.
La ville de San Francisco est en outre la cible régulière des attaques de conservateurs américains qui fustigent son caractère progressiste au détriment, selon eux, de la lutte contre la criminalité, l’usage de drogues, ou l’augmentation du nombre de sans-abri.