Le monde du sport appelle à «libérer» Brittney Griner

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Condamnation de Brittney GrinerTriste, atterré et en colère, le monde du sport appelle à «libérer BG»

La star américaine du basket, détenue en Russie depuis février, a été reconnue coupable jeudi de trafic de cannabis et a écopé de 9 ans de prison. Les réactions se multiplient.

Brittney Griner est considérée comme l’une des meilleures basketteuses du monde.

Brittney Griner est considérée comme l’une des meilleures basketteuses du monde.

AFP

C’est avec tristesse et colère que le monde du sport a accueilli la condamnation de la basketteuse américaine Brittney Griner à 9 ans de prison par un tribunal russe pour trafic de drogue, appelant à des actes pour «libérer BG».

Après les mots forts de Joe Biden, estimant ce verdict «inacceptable» et demandant à «la Russie de libérer immédiatement» Griner, c’est la Ligue féminine nord-américaine de basket (WNBA), qui a réagi la première dans un communiqué conjoint avec la NBA. Les deux instances ont déploré la condamnation «injuste et regrettable» de la star du basket féminin, ajoutant «le verdict (…) était prévisible, et Brittney reste détenue à tort».

«L’engagement de la WNBA en faveur de son retour en toute sécurité n’a pas faibli et nous espérons que se rapproche la fin de ce processus visant à ramener définitivement Brittney Griner aux États-Unis», a conclu la commissaire de la Ligue, Cathy Engelbert. La Fédération américaine de basket a elle aussi exprimé sa déception, mais pas sa surprise «compte tenu de ce que nous savons de la procédure».

«Nous continuons à soutenir BG de toutes les manières possibles et restons engagés avec le département d’État américain qui œuvre pour la ramener à la maison. La bravoure dont Brittney fait preuve face à ces circonstances inimaginables témoigne de la personne qu’elle est et de la force qu’elle possède», a conclu USA Basket.

«Nous sommes BG»

Pour le Phoenix Mercury, son équipe de WNBA au «cœur brisé», la condamnation de Brittney Griner marque une «étape importante» dans «le cauchemar qu’endure depuis 168 jours notre sœur, BG». «Nous ne permettrons pas qu’elle soit oubliée», a ajouté le club de l’Arizona.

Avant le coup d’envoi d’un match de championnat WNBA à Connecticut, les joueuses du Mercury et du Sun ont observé 42 secondes de silence, en signe de soutien à celle qui porte ce chiffre habituellement sur son maillot.

Rassemblées au centre du parquet de la Mohegan Sun Arena, les basketteuses se sont tenues toutes par la taille, têtes baissées, certaines en larmes, comme de nombreux spectateurs dans le public qui ont revêtu des t-shirts à l’effigie de la star du basket féminin, avec l’inscription «We are BG» («Nous sommes BG»).

Avant cette rencontre, l’entraîneuse du Mercury, Vanessa Nygaard, avait confié: «Nous allons jouer, mais comment pouvons-nous nous concentrer sur ce match? C’est un jour tellement émouvant pour nous.» «C’était vraiment dur de voir ‘‘BG’’ aujourd’hui et d’entendre ses mots. Les joueuses la regardaient. Les émotions se sont intensifiées au cours de la journée», avait-elle ajouté.

Le hashtag #FREEBG se répand comme une traînée de poudre

Plusieurs autres sportives et sportifs ont exprimé le même désarroi. «Voir BG derrière ces barreaux me brise le cœur. Je prie fort pour elle aujourd’hui» a tweeté Diamond DeShields, qui évolue au Sky de Chicago, équipe championne en titre de WNBA. S’adressant à Joe Biden, l’ancienne star du basket féminin Swin Cash, lui a demandé: «S’il vous plaît (…) ramenez Brittney Griner à la maison! Nous ne cesserons pas de plaider en sa faveur…».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait déclaré la semaine dernière que Washington avait fait une «proposition substantielle» à Moscou pour libérer Griner et l’ancien marine américain Paul Whelan, emprisonné en Russie pour espionnage.

De nombreuses voix ont appelé le gouvernement à poursuivre ce processus de négociation, l’agent de la joueuse, Lindsay Colas, soulignant sur Twitter que la condamnation «prouve ce que nous savons depuis le début, à savoir que Brittney est utilisée comme un pion politique».

«Pas possible! 9 ans? Ramenez notre sœur et amie à la maison. #FREEBG», a enfin appelé Grant Williams, ailier des Boston Celtics, battus en finale NBA en juin par Golden State. Ces «FREEBG» («Libérez BG») étaient relayés de toute part sur les réseaux sociaux.

(AFP)

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