Guerre en UkraineLe soutien occidental risque d’entraîner des «conséquences catastrophiques»
L’implication croissante des États-Unis et de l’OTAN en Ukraine risque d’entraîner un affrontement militaire direct, a averti jeudi la Russie à Genève.
L’implication croissante des États-Unis et de l’OTAN en Ukraine risque d’entraîner un affrontement militaire direct aux «conséquences catastrophiques», a averti jeudi la Russie à Genève dans un discours boycotté par de nombreux diplomates occidentaux. S’exprimant devant la Conférence du désarmement, le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a dénoncé les pays qui poussent «à l’escalade».
Des diplomates européens, américain et britannique ont boycotté son discours, préférant se rassembler à l’extérieur de la salle autour de l’ambassadrice ukrainienne, Yevheniia Filipenko. Un geste de solidarité, comme ils en ont beaucoup effectué depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou, l’année dernière.
«La menace stratégique la plus grave vient aujourd’hui de la politique des États-Unis et de l’OTAN visant à attiser davantage le conflit en Ukraine et dans les environs», a accusé le diplomate russe. «Leur implication croissante dans une confrontation armée risque d’entraîner un affrontement militaire direct entre des puissances nucléaires aux conséquences catastrophiques», a-t-il assuré, dans une salle relativement vide.
«Extraordinaire solidarité avec le peuple ukrainien»
Les diplomates des pays alliés de l’Ukraine, debout devant une fresque aux couleurs de l’Ukraine, brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire «StandWithUkraine» (Aux côtés de l’Ukraine). Yevheniia Filipenko a salué cette «extraordinaire démonstration de solidarité avec le peuple ukrainien», indiquant que son pays y voyait aussi «le signe de l’isolement de la Russie».
«Cette façon de se réunir autour d’elle, c’est une façon de dire que nos pays sont unis pour refuser cette guerre d’agression, pour refuser cette invasion et pour défendre le droit de l’Ukraine à sa souveraineté, son intégrité territoriale, sa liberté», a déclaré à l’AFP l’ambassadeur français Jérôme Bonnafont. Son homologue britannique Simon Manley a assuré qu’il continuerait à montrer son soutien à l’Ukraine «jusqu’à ce que la Russie retire ses chars» du pays.
L’an dernier à la même époque, les ambassadeurs occidentaux avaient également boycotté le discours – en visioconférence – du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Conférence du désarmement (CD). Constituée en 1979, la CD ne fait pas partie des organisations onusiennes mais elle se réunit au siège de l’ONU à Genève, trois fois par an.
À l’ouverture de la session lundi, la sous-secrétaire d’État américaine en charge du contrôle des armements, Bonnie Jenkins, a décrié la suspension par la Russie de sa participation au traité de désarmement nucléaire New Start.
Sergueï Riabkov a lui affirmé jeudi que la Russie avait été «forcée» de suspendre sa participation au traité, face à la «guerre hybride totale» lancée contre son pays par «les États-Unis, ainsi que d’autres pays occidentaux, y compris des États dotés de l’arme nucléaire comme la France et le Royaume-Uni.»
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