La Chaux-de-FondsSe faire soigner chez un vétérinaire? Pas question!
À chacun sa place, même en cas de pénurie de praticiens: les humains chez le médecin, les animaux chez le vétérinaire, ont répondu les autorités à la présidente de la SPA.
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Les vétérinaires pour les animaux, les médecins pour les humains.
Université de Berne.Consulter un vétérinaire faute de médecins? L’idée émanait de la présidente de la Société protectrice des animaux de La Chaux-de-Fonds (NE), face à la pénurie de généralistes. Dominique Burri Antenen cherchait alors une alternative pour obtenir une ordonnance attendue pendant des mois, mais la réponse des autorités est négative.
«Chacun de ces professionnels doit respecter les limites des compétences qu’il a acquises dans le cadre de sa formation», a répondu le chef du Service de la santé publique Vincent Huguenin-Dumittan, cité par «Arcinfo». Commentaire de Dominique Burri-Antenen: «Ma proposition était purement provocatrice: il faut que ça bouge!» dit-elle.
Selon le Service de la santé publique, un vétérinaire qui accepterait de soigner un homme ou une femme ou de lui prescrire des médicaments violerait ses devoirs professionnels. «Les vétérinaires ne sont pas des fournisseurs de prestations au sens de la LAMal et ne peuvent donc pas pratiquer des soins à charge de l’assurance», a expliqué Vincent Huguenin-Dumittan.
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Les vétérinaires ne peuvent pas pratiquer des soins à charge de l’assurance.
lematin.ch/Vincent DonzéSuite au départ de trois médecins dans les Montagnes neuchâteloises, l’État mise sur la création de cabinets collectifs de médecins, en partenariat avec les communes. Mais Dominique Burri-Antenen attend un véritable engagement des médecins: «Ont-ils signé le serment d’Hippocrate ou le serment d’hypocrite?» demandait-elle dans son intervention du 19 octobre dernier, après avoir essuyé 40 refus en trois mois à La Chaux-de-Fonds et au Locle.
Dans l’intervalle, Dominique Burri Antenen et son époux ont trouvé un médecin. Ceux qui en sont privés peuvent recourir aux permanences médicales ou à des dispositifs de télémédecine pris en charge par des caisses-maladie. Commentaire la protectrice des animaux: «On mérite d’être soigné quand on paie une caisse-maladie. Quand j’apporte un animal chez un vétérinaire, jamais je n’essuie un refus».