FootballLisbonne, c’est aussi ses trams légendaires à ne pas manquer
La capitale portugaise est connue pour beaucoup de choses. Mais ses tramways doivent figurer tout en haut de la liste des choses à voir une fois dans sa vie. Petite visite avant le match retour de Young Boys en Europa League, jeudi soir.
- par
- Robin Carrel - Lisbonne
Aujourd’hui, en Suisse, les villes de Bâle, Berne, Genève et Zurich sont les dernières à avoir encore un tramway qui fonctionne. Mais saviez-vous que les cités de Bienne, La Chaux-de-Fonds, Fribourg, Lausanne, Locarno, Lucerne, Lugano, Martigny, St-Gall, Schaffhouse et Winterthour en avaient eu également dans un passé pas récent du tout? Tous ont été démontés entre 1948 (Bienne) et 1981 (Neuchâtel) et, à l’instar de nombreuses villes dans le monde, il y a beaucoup de regrets depuis. On a même commencé à en reconstruire!
Mais ce n’est pas tout. Vos grands-parents vous en ont peut-être parlé, d’ailleurs. Parce que la Suisse avait aussi des petits trams dans des endroits pour le moins incongrus et maintenant on ne peut plus les voir que sur des cartes postales défraîchies au possible, dans les kiosques à touristes. Ils appelaient ça souvent les trams vicinaux et ça roulait sur des lignes folles comme l’AAG (Allaman-Aubonne-Gimel. Oui, Gimel, pas Gland), la CCB (Clarens–Chailly–Blonay), le NCB (Neuchâtel-Cortaillod-Boudry), le REJ (Régionaux électriques du Jorat, qui faisaient Moudon, Savigny, Montheron et Lausanne) ou encore le VMCV (Vevey-Montreux-Chillon-Villeneuve) et le VR (Tramway du Val-de-Ruz, des Hauts-Geneveys à Villiers).
Car les trams de l’époque avaient dû céder leurs rails dans les rues des agglomérations importantes – et même en campagne – pour faire place à la sacro-sainte voiture ou encore au bus, qui avait la bonne idée de circuler avec des moteurs à essence. Et puis, je vous vois venir: non, pour moi, le TSOL ça ne compte pas. Ça a été pareil un peu partout en Europe et dans le monde. Et même bien plus terrible aux États-Unis, où une théorie du complot – pas avérée après trente d’ans d’études de divers historiens – autour de General Motors a longtemps été évoquée comme principale cause de l’abandon de ce magnifique et pratique moyen de transport.
C’est aussi pour ça que je trépignais à l’idée d’aller à Lisbonne. Dans la capitale portugaise, les premiers tramways étaient tirés par des chevaux et c’était… il y a un siècle et demi! Pour les premiers en mode électriques, c’est 1901. La capitale a son métro depuis 1959 – et ses dernières stations sont absolument magiques, il faut bien l’avouer -, c’est vrai, et il est bien pratique. Mais le charme des petits wagons jaunes qui se dandinent à travers cette ville dont le dénivelé n’a rien à envier à notre capitale olympique n’a pas d’équivalent possible, surtout parce qu’ils sont toujours là et n’ont jamais lâché l’affaire.
En même, temps, en lisant des trucs sur le sujet, je me suis surtout rendu compte qu’il était simplement impossible de faire passer des rames plus modernes dans les rues escarpées de la cité. Surtout pour la ligne 28, qui est mythique dans le coin, forcément recommandée par tous les sites internet pour touristes et donc stalkée à fond les ballons par le moindre instagrameur qui traîne. Même ces jours, au mois de février, alors que normalement on devrait être tranquilles!
Après, c’est toujours plus sympa à prendre qu’un bus à touristes ou une espèce de tchouk-tchouk local beaucoup trop cher. Ici, tu vas dans une station de métro, tu te prends ta petite carte journalière à six euros et quelques et c’est parti pour l’aventure. Parce que oui, ça peut tourner comme ça, si quelqu’un a parqué n’importe comment et que le tram ne peut pas passer. Le chauffeur sort alors que sa machine est en plein milieu de la route? Normal, c’est juste pour voir si y’a la place de continuer.
Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas fait le grand tour de la ligne 28. Je n’avais pas le temps d’aller tout au départ du tracé histoire de choper une place assise et ne faire rien que trois arrêts entre une nuée de touristes chinois et une Allemande d’un fort beau gabarit en goguette, ça vaccine pour un moment. Il y a tellement de choses à voir dans le coin que ça aurait été du temps de gâché. On est quand même dans une des plus belles villes du monde et puis il y a match jeudi soir!