FootballPour Xhaka, la Suisse a mal joué car elle s’est mal entraînée
Après le 2-2 concédé par la Suisse au Kosovo, le capitaine de l’équipe nationale a vertement remis en cause le niveau démontré aux entraînements durant la semaine.
- par
- Valentin Schnorhk - Pristina
Les théories fusent. Tout le monde a son explication. Comment la Suisse a-t-elle pu laisser filer deux points au Kosovo (2-2) samedi soir? Comment a-t-elle pu concéder à deux reprises l’égalisation, qui plus est à la dernière seconde du match? Comment cela peut-il arriver une deuxième fois, après l’expérience déjà vécue et subie contre la Roumanie en juin dernier à Lucerne?
Pour Remo Freuler, double buteur à Pristina, cela est imputé à un déficit «d’intelligence». Comprendre: l’équipe nationale a très mal géré sa fin de match. L’avis de Xherdan Shaqiri? «C’est clairement un avertissement en vue des prochains matches: un rappel que l’on doit toujours défendre pendant 95 minutes.» Voilà pour la version soft. Pour celle qui ne veut pas tout remettre en cause.
Et puis, en fin de soirée samedi, Granit Xhaka a débarqué en zone mixte. Le capitaine s’est montré avare en mots, mais en l’occurrence, le fond en dit beaucoup plus que ce que la forme dissimule. «Nous sommes les seuls responsables de ce résultat, a lâché le milieu de terrain. C’est la deuxième fois que cela arrive, après la Roumanie. Nous aurions peut-être dû garder la balle au poteau de corner. Les raisons? Aucune idée, je ne suis pas entraîneur, ni un des responsables de la fédération.» Mais il en est le leader.
«Pas de rythme» à l’entraînement
Quel était le message que veut faire passer le nouveau joueur du Bayer Leverkusen? Qu’avait-il sur le cœur? Pas simple de le déceler. Mais avec Granit Xhaka, il y a toujours quelque chose qui finit par sortir. Ce qu’il cible? La qualité des entraînements durant la semaine, lors du stage passé en Valais. «Ce que nous avons vu ce soir, c’est ce que nous avons vu durant toute la semaine à l’entraînement, a développé le Bâlois de 30 ans. Il y avait très, très peu de tempo, les duels n’étaient pas disputés. Moi, je ne suis pas surpris.»
Ce qu’on y comprend, c’est que les cinq séances auxquelles s’est adonnée l’équipe nationale durant la semaine n’étaient pas du goût de Xhaka. Il détaille encore un peu plus: «On ne peut pas passer de 0 à 100 quand on n’en a pas fait assez lors de la semaine. Trouver le rythme d’un seul coup, moi, je n’y arrive pas et aucun joueur dans le monde ne peut y arriver.» Puis, de répéter, au cas où cela n’avait pas été clair: «Il n’y avait pas de rythme, pas de tempo, trop peu de concentration à l’entraînement, et c’est exactement ce que l’on a vu ce soir. À qui s’adresse la critique? À tout le monde, joueurs et entraîneur.»
Il n’y avait évidemment pas lieu d’épargner Murat Yakin. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’une telle critique – à savoir, le rythme lors des entraînements – est adressée au sélectionneur. Sauf que cette fois, elle a été prononcée en public et par le joueur le plus important de l’équipe nationale. Elle ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd.