ParlementFeu vert à la commission d’enquête sur Credit Suisse
Après le National mercredi, le Conseil des États a avalisé à son tour la création d’une CEP pour faire la lumière sur la débâcle de Credit Suisse et son rachat par UBS.
- par
- Christine Talos
Cette fois, c’est acté: une commission d’enquête parlementaire dotée d’un budget de 5 millions de francs devra faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à la fusion d’urgence le 19 mars de Credit Suisse avec UBS. Après le National mercredi, le Conseil des États a accepté à son tour par 37 voix contre 5 la création d’une CEP.
La Chambre des cantons a toutefois dû batailler un peu plus qu’au National pour donner son feu vert. En effet, le sénateur Thomas Hefti (PLR/GL) a déposé à la dernière minute une proposition de non-entrée en matière. Pour lui, une CEP n’est pas nécessaire, car les commissions de gestion ont tous les outils en main pour faire la lumière sur le rôle des organes de la Confédération concernés. En outre, la débâcle de Credit Suisse est de la responsabilité du Conseil d’administration, selon lui et une CEP ne peut rien faire de plus.
Mais il n’a pas été suivi par 39 voix contre 5. Seuls quelques membres du Centre et de l’UDC l’ont approuvé. «Si ce n’est pas maintenant, quand alors faut-il alors constituer une CEP», a résumé de son côté Thomas Minder (Ind/SH).
Important de faire toute la lumière
Comme au National, tous les orateurs ont souligné l’importance de faire la lumière sur ce qui s’est passé, même s’il ne faut pas avoir des attentes démesurées de ce qu’elle pourra faire, a souligné en substance Daniel Fässler (C/AI).
Pour rappel, l’enquête parlementaire portera sur la gestion ces dernières années par le Conseil fédéral, la BNS, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), ou d’autres organes en rapport avec la fusion d’urgence de Credit Suisse avec UBS. La CEP devra examiner la légalité et l’efficacité des activités de ces autorités et organes, ainsi que leur collaboration entre eux et avec des tiers.
Une composition qui se dessine
Les partis ont commencé de faire savoir cette semaine quels seront les quatorze élus qui siégeront à la CEP. Le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD), sa collègue Frankiska Ryser (Verts/SG) et la conseillère aux États Maya Graf (Verts/BL) sont sur les rangs. Le PLR présente lui la conseillère nationale Daniela Schneeberger (BL) ainsi que les sénateurs Philippe Bauer (NE) et Andrea Caroni (AR). Les Vert’libéraux choisiront entre les conseillers nationaux Roland Fischer (LU) et Martin Bäumle (ZH). Quant à l’UDC et le Centre, ils annonceront leurs candidats mardi. La Fribourgeoise Isabelle Chassot (C) est pressentie.