FranceDes engins de chantier du Lyon-Turin partent en fumée
Un incendie jugé volontaire a touché en Savoie du matériel de la société Telt, chargée de construire la future ligne ferroviaire reliant la France et l’Italie.
Cinq engins de chantier de la société Telt, chargée de construire la ligne ferroviaire Lyon-Turin, ont été dégradés samedi soir à Modane (Savoie) par un incendie, ont indiqué lundi à l’AFP les pompiers, le gouvernement et la compagnie dénonçant un acte volontaire. L’incendie s’est déclaré vers 23 h 00 sur le site de la compagnie publique franco-italienne Telt (Tunnel euralpin Lyon-Turin) et a mobilisé près d’une quinzaine de pompiers, ont précisé ces derniers à l’AFP, sans pouvoir établir l’origine du feu.
Lundi, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a condamné sur Twitter, rebaptisé X, un «acte injustifiable et dangereux», annonçant l’ouverture d’une enquête qui «déterminera les responsables et permettra de les sanctionner».
De son côté, sur X, Telt a «condamné fermement les dégradations commises», dénonçant un «acte de malveillance non revendiqué» qui «visait» précisément les engins de chantier. «Telt et les entreprises œuvrant sur ce chantier apporteront tout leur concours à l’enquête de gendarmerie et engageront les actions judiciaires nécessaires», avait ajouté la compagnie. Contactée par l’AFP, la gendarmerie a renvoyé vers le Parquet d’Albertville, qui n’avait pas donné suite en début d’après-midi lundi.
Des oppositions
En juin, une manifestation contre le Lyon-Turin avait été marquée par une brève occupation de l’autoroute A43 et des échauffourées au niveau de Saint-Rémy-de-Maurienne, en Savoie. La manifestation, menée à l’appel d’une dizaine d’organisations, dont les Soulèvements de la Terre, depuis dissoute sur décision du gouvernement, avait réuni plus de 5000 personnes selon les organisateurs et plus de 3000 selon les autorités.
Entrée en service en 2032
Lancée en 1991 et soutenue par l’Union européenne, la liaison ferroviaire Lyon-Turin, qui passera par un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse, en Italie, doit entrer en service en 2032. La construction de la ligne suscite l’opposition de certains habitants de la vallée de la Maurienne, rejoints par des élus, mais aussi de militants écologistes des deux côtés de la frontière franco-italienne.