Basketball: «Tout ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur»

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Basketball«Tout ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur»

Une publication de Swiss Basket a engendré des commentaires virulents sur les réseaux sociaux. En cause, le prix des places pour le match de la sélection féminine dimanche (17 h). Les explications de la fédération.

Jérémy Santallo
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Jérémy Santallo
Le coup d’envoi du dernier match des Suissesses à Fribourg, face à la Slovaquie.

Le coup d’envoi du dernier match des Suissesses à Fribourg, face à la Slovaquie.

Swiss Basketball

C’était il y a dix jours. Suite à un événement créé sur le compte Facebook de Swiss Basket pour le match féminin comptant pour les qualifications vers l’Euro 2023 entre la Suisse et le Luxembourg, on a dénombré pas moins de seize commentaires en réponse à ce «post». Parmi eux, notamment, un certain nombre de passionnés mécontents du prix des places pour la rencontre de ce dimanche à Fribourg, à la salle Saint-Léonard (17 h).

Il est vrai que les montants initiaux peuvent paraîtres disproportionnés, à l’échelle de ce sport en Suisse, et en comparaison avec ce qui se fait en football ou en hockey. «À quel moment et par quel stratagème ça vous passe à l’esprit de taxer des enfants de 4 à 16 ans, 15 balles», s’insurge une femme. Une autre réclame. «Swiss Basket pourrait s’expliquer sur ce choix d’assommer les gens pour venir voir un match?»

«Si on baisse le prix des places pour les rencontres de la sélection féminine, on nous accusera de ne pas mettre les femmes au même niveau que les hommes.»

Matthieu Vallat, responsable de la communication à Swiss Basket

Contacté vendredi, Matthieu Vallat détaille les prix fixés – on parle de 25 francs pour un adulte. «Cela fait deux ans qu’ils existent. On a fait payer un peu plus quand la sélection masculine a évolué à un certain niveau, note le responsable de la communication. Depuis, des partenariats ont été signés, l’aspect événementiel a évolué et le basket suisse avec. Et puis, il y a une formule qui dit que tout ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur.»

Pour développer ses explications, Matthieu Vallat enchaîne. «Le coût événementiel est devenu plus important, sans parler de la production télévisuelle. Lors des cinq dernières années, les contraintes de la FIBA ont augmenté, mais cela a le mérite de faire progresser notre sport et sa visibilité. Il est toutefois important de comprendre que le spectateur n’a pas à charge ce surcoût. Il s’agit de notre équipe nationale, l’activité phare d’une fédération et c’est cette valeur qui doit être perçue comme telle. Et puis il y a aussi une notion d’équité des sexes à conserver. Si on baisse le prix des places pour les rencontres de la sélection féminine, on nous accusera de ne pas mettre les femmes au même niveau que les hommes.»

Vendredi matin, toutes les personnes «associées de près ou de loin» au basket suisse, ont toutefois reçu un mail avec un code de réduction de 40% pour la rencontre de dimanche. Ce qui fait passer la note à 15 francs pour un adulte et à 9 pour un enfant de plus de 4 ans. «Le public le remarque peu mais il y a très souvent des actions, poursuit Matthieu Vallat. On a également fait des prix avantageux pour tous les clubs féminins.»

«Oui, les gens qui viennent de plus loin sont un peu les oubliés»

Matthieu Vallat, responsable de la communication à Swiss Basket

On revient sur la notion de faire payer un bambin. «Je comprends la colère. Mais si tu fais partie d’un club ou d’une société dans la région fribourgeoise, tu as des conditions avantageuses pour que tes enfants entrent dans la salle gratuitement.» Et si la famille vient de Genève? «Oui, les gens qui viennent de plus loin sont un peu les oubliés. Et c’est vrai que c’est sans doute là que se situe notre marge de progression. Mais nous n’avons pas encore signé de partenariat média dans toutes les villes pour faire de la promotion efficacement», justifie Matthieu Vallat.

Dimanche, après une lourde défaite en Italie cette semaine (78-29), l’équipe de Suisse féminine dispute son second match de cette fenêtre internationale face au Luxembourg, dans le groupe H. Là-bas, les joueuses de Domenico Marcario s’étaient imposées 58-54 après avoir été largement menées à la mi-temps. De quoi donner envie au public de se déplacer en masse du côté de la salle Saint-Léonard?

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