France: «Exigence»: le mot phare de Macron, après la refonte du gouvernement

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France«Exigence»: le mot phare de Macron, après la refonte du gouvernement

Le président français s’est exprimé pendant le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne. Il a annoncé un plan ambitieux pour la rentrée.

Le remaniement du gouvernement français compte huit nouveaux membres pour un total de 41 ministres.

Le remaniement du gouvernement français compte huit nouveaux membres pour un total de 41 ministres.

Bertrand GUAY/AFP

Emmanuel Macron a dressé vendredi en ouverture du conseil des ministres un bilan des «100 jours» qu’il avait donnés à sa Première ministre après la crise des retraites, confirmant un budget 2024 «exigeant» et la réflexion en cours sur les leçons à tirer des émeutes.

A la rentrée, «nous aurons à préparer en quelque sorte le pays pour un cadre exigeant et l’ordre en matière de finances publiques», a prévenu le chef de l’Etat, évoquant une «stratégie de finances publiques», comprenant notamment «une gestion raisonnable de nos déficits» qui «seule nous permet d’être fort». Il y va de «la crédibilité de la France en Europe», a-t-il ajouté.

Rentrée politique sur le tapis

Le président a confirmé la présentation d’une planification écologique pour le pays, maintes fois repoussée. Le président avait promis en 2022 un «quinquennat qui sera écologique ou ne sera pas». Les députés écologistes lui reprochent de ne pas avoir beaucoup avancé depuis. Le président estime toutefois que son plan «touchera tous les secteurs (et) donnera de la visibilité en termes de changement, en termes d’investissements et a été le fruit d’un très gros travail ces derniers mois».

Bilan des 100 jours positif, selon Emmanuel Macron

Dressant le bilan des «100 jours», il a estimé plus largement que «le cap est clair et simple: c’est celui de l’indépendance du pays pour pouvoir consolider un modèle plus juste».

L’ordre républicain, mis à mal par cinq jours d’émeutes en plein milieu des cent jours d’«apaisement» après la très contestée réforme des retraites, il a estimé que «ces dernières semaines ont permis de compléter le dispositif». Il a appelé à «continuer à être aux côtés des maires», dans les villes desquelles de nombreux bâtiments publics ont été détruits et à «continuer de soutenir et de recruter nos forces de l’ordre pour que le calme tienne». Au-delà, il a prévenu son gouvernement tout juste remanié qu’il faudra apporter à ces émeutes «une réponse complète et profonde qui se joue à l’échelle de la Nation».

«Cela structurera aussi nos travaux de rentrée», a-t-il expliqué, appelant à une réponse « humaniste» passant «par de l’exigence, de l’autorité, de l’ordre».

Discours en attente

Le président doit encore s’exprimer devant les Français dans «les prochains jours» pour «revenir sur les 100 jours» et «redresser les perspectives de la rentrée», a précisé l’Elysée, sans plus de précisions sur le calendrier et le format. Le président avait fait le choix de ne pas se prononcer le jour de la fête nationale, date butoir des cent jours d’apaisement.

Devant ses ministres, il a voulu éteindre les rumeurs insistantes de tensions avec sa Première ministre, qu’il a maintenue du bout des lèvres lundi dans ses fonctions, avant de batailler avec elle sur le remaniement qu’elle voulait ambitieux. «C’est pourquoi j’ai choisi la continuité et l’efficacité pour les temps qui viennent», a-t-il souligné, justifiant ainsi en pointillés un remaniement relativement limité, avec huit nouveaux entrants.

Revenant sur les récentes émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel tué par un policier, il a souhaité une «réponse complète et profonde», insistant sur «l’exigence d’ordre», face à un «risque de fragmentation (et) de division profonde de la Nation». «Il y a un besoin d’autorité, de respect et d’espérance légitime», a-t-il martelé.

Nouveaux entrants au gouvernement

Les huit nouveaux ministres et le grand promu de l’équipe sortante, Gabriel Attal qui, à 34 ans, poursuit une ascension politique spectaculaire en passant du Budget à l’Education, avaient monté le perron de l’Elysée, au terme d’un interminable suspense sur les contours du remaniement. Les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs ont aussi scandé la matinée de vendredi.

(AFP)

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