Hockey sur glace: Baraka et décisions arbitrales en faveur de La Chaux-de-Fonds?

Depuis dimanche soir et un acte III perdu (3-2 ap) au terme d’une prolongation pourtant largement dominée, Olten n’a pas eu d’autre choix que d’activer le mode survie. Car les Soleurois, désormais menés 3-0 par La Chaux-de-Fonds, sont au bord du précipice en finale des play-off de Swiss League. 

Si les Abeilles n’ont rien volé, les Souris ont, elles, le droit de trouver le score sévère. Il l’est, et il ne reflète pas totalement le rapport de force présent sur la glace. L’issue de l’acte III, qui a vu Stefan Rüegsegger (66e, 3-2) faire chavirer les Mélèzes durant un gros temps fort alémanique, a parfaitement illustré le scénario des trois premiers duels de cette magnifique finale à suspense.

«C’est l’histoire de la série jusqu’à présent, peste Timothy Kast, le top scorer d’Olten avec 18 points. On a dominé les deux premiers duels, qu’on a malheureusement fini par perdre. Le troisième duel a certes été plus compliqué et on s’est fait davantage malmener, mais on a trouvé les ressources nécessaires pour revenir. Puis il y a eu cette fin de match… C’est le hockey, c’est comme ça. La Chaux-de-Fonds patine avec la baraka depuis le mois de janvier. Tout roule pour elle durant ces play-off, alors qu’il y a une certaine malchance de notre côté. La réussite n’est, pour l’instant, que d’un seul côté. À nous de trouver un moyen pour inverser cette tendance.»

Le succès actuel des Abeilles ne doit toutefois pas être simplement réduit à une bonne dose de chance. La réussite, ça se provoque. Pour l’heure, le HCC possède une qualité indispensable à ce niveau de la compétition: l’efficacité. Louis Matte peut s’appuyer sur une première ligne en feu – Sondre Olden compte 28 points depuis le début des play-off, Toms Andersons 23 et Oliver Achermann 20 – et sur une parfaite gestion des situations spéciales.

Meilleur power-play et meilleur box-play en séries, les Abeilles affichent des taux de réussite dans les deux exercices qui frôlent l’indécence (38,30% et 89,19%). Dans ces cas-là, vaut mieux généralement éviter de se retrouver sur le banc d’infamie ou de se mettre les «zébrés» à dos.   

«J’estime qu’on n’a pas été aidés par les décisions arbitrales lors des deux premières rencontres, dénonce le joueur de centre de 34 ans. Lors de l’acte I, il y a eu ce check de Mathew Wilkins qui est intervenu quatre secondes après le coup de sifflet. Les arbitres nous ont alors dit que la charge avait eu lieu en même temps que le coup de sifflet, ce qui est aberrant. Cette non-décision avait changé le momentum du premier match, alors qu’on menait 0-2. Lors de l’acte II, notre gardien a perdu sa jambière et a essayé d’appeler l’arbitre pour qu’il arrête le jeu, mais ce dernier n’a pas voulu le faire. Et dans la foulée, le HCC a marqué le 1-2 qui a tourné le match. C’était une nouvelle décision arbitrale qui n’était pas en notre faveur.»

Si le protêt du club soleurois a été retiré – il avait aucune chance d’aboutir – au terme du second duel, il faut bien reconnaître que les Souris n’ont pas été vernies jusqu’à présent. Si ces dernières n’ont plus le droit à l’erreur, elles n’entendent pas pour autant baisser les pattes.

«À nous de trouver l’énergie nécessaire pour continuer à nous battre, poursuit l’attaquant formé à GE Servette. On a abordé la finale de la bonne manière et on a été en position de gagner tous les matches jusqu’à présent. On n’a de loin pas fait tout faux lors des trois premiers matches. On s’est créé largement assez d’occasions de but pour l’emporter. On a simplement moins de réussite que La Chaux-de-Fonds en ce moment. Il faut simplement continuer à travailler et espérer que le karma tourne. Le gros challenge pour nous désormais est de gagner quatre points de suite. Mais on ne se fait pas de souci pour le prochain match.»

Celui-ci est prévu ce mardi soir (19h45) au Kleinholz. Avec un premier puck de titre pour le HCC, l’ancien club de Timothy Kast (249 matches entre 2009 et 2014). «Je suis content pour ce club que le public revienne à la patinoire et que cette dernière soit à nouveau pleine, dit-il. Mais j’ai aussi envie de gagner. Je vais tout faire pour mettre des bâtons dans les roues de mon ancienne équipe jusqu’à la fin.»