Guerre en UkraineL’Ukraine sous les bombes: «Ils essaient de nous détruire tous»
Deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée, la Russie a lancé 75 missiles sur l’Ukraine, lundi. De son côté, Loukachenko a annoncé le déploiement de troupes russo-biélorusses.
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Kiev n’avait plus été visée depuis le mois de juin.
AFPDes bombardements meurtriers russes d’une ampleur inégalée depuis des mois ont frappé l’Ukraine, lundi matin. «Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la terre», a réagi Volodymyr Zelensky, sur les réseaux sociaux. Le président ukrainien a appelé la population à rester aux abris et a réclamé à la France et l’Allemagne une réponse «dure» à la Russie ainsi qu’une réunion d’urgence du G7.
Le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, a de son côté accusé l’Ukraine de préparer une attaque contre son pays. Il a ajouté qu’en conséquence, Minsk allait déployer des troupes russo-biélorusses, sans préciser leur localisation. Pour sa part, la Moldavie a déclaré que «trois missiles de croisière lancés ce matin sur l’Ukraine par des navires russes en mer Noire» avaient violé son espace aérien.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a dénoncé des bombardements russes «inacceptables», ajoutant avoir parlé à son homologue ukrainien Dmytro Kuleba pour l’assurer du «soutien moral et concret» du Royaume-Uni. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell s’est, lui, déclaré «profondément choqué» par les attaques russes contre des civils.
«Ils veulent détruire le système énergétique», a estimé Volodymyr Zelensky, faisant état de «dizaines de missiles» et de drones iraniens Shahed qui ont visé le pays du nord au sud. Ils ont touché Kiev ainsi que les régions de Khmelnytskiï, Lviv, Dnipro, Vinnitsia, Zaporijjia, Soumi, Kharkiv ou encore Jytomyr. «Des coupures de courant temporaires sont possibles, mais il n’y aura pas d’interruption de notre confiance en la victoire», a-t-il martelé, dans une vidéo filmée à l’extérieur, dans le centre-ville de Kiev.
Selon l’armée ukrainienne, la Russie a lancé 75 missiles sur le pays dont 41 ont été abattus par la défense aérienne. Zelensky a, lui, fait état de 38 missiles abattus. À Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin par les bombardements, au moins cinq personnes ont été tuées, selon la police. Une demi-douzaine de déflagrations ont été entendues, avec des frappes sur plusieurs quartiers dont le centre-ville. «Il y a plusieurs frappes sur l’infrastructure critique de la ville», a déclaré le maire Vitali Klitschko.
Coupures d’électricité
Un musée, une université et un parc ont également été touchés, selon les autorités. La circulation du métro a été partiellement interrompue et les stations ont été converties en abris antiaériens. La circulation automobile a aussi été bloquée en centre-ville, selon le maire. À Lviv (Ouest), très loin de la ligne de front, le maire a fait état de coupures d’électricité et d’eau chaude.
Ces frappes interviennent après la destruction partielle du pont reliant la Crimée annexée par la Russie en 2014 et le territoire russe. Vladimir Poutine convoque lundi, selon le Kremlin, son conseil de sécurité composé des principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée russes. Dimanche, le président russe a accusé l’Ukraine d’avoir organisé l’explosion, un «acte terroriste». Des représailles étaient attendues, du fait de l’importance stratégique et symbolique de ce pont, inauguré en 2018 par Poutine.