Covid en ChineLa police s’excuse après la mort d’un enfant de 3 ans
La lenteur des urgences liée aux mesures sanitaires strictes dites zéro Covid ont causé le décès d’un enfant intoxiqué au monoxyde de carbone.
Les autorités chinoises ont présenté jeudi leurs excuses après la mort d’un enfant de trois ans privé de soins en raison des mesures sanitaires draconiennes contre le Covid-19. Cette politique dite du zéro Covid entraîne des mises à l’isolement dès l’apparition de cas positifs, des dépistages massifs mais aussi des confinements à divers degrés de quartiers, voire de villes entières. Nombre d’habitants se plaignent de ces mesures inopinées, qui provoquent parfois des pénuries alimentaires et compliquent l’accès aux soins des personnes dans le besoin.
Des images virales sur les réseaux sociaux mardi ont montré des habitants de Lanzhou (nord-ouest) tenter désespérément de réanimer un enfant, après une intoxication au monoxyde de carbone. Dans un message, son père s’était plaint de la lenteur des secours et de ne pas avoir pu quitter sa résidence à cause du confinement de la ville. Des habitants avaient manifesté leur colère.
La police locale a publié jeudi un compte rendu détaillé des événements et présenté ses «sincères condoléances» aux parents. «Nous acceptons avec sincérité les critiques ainsi que le contrôle des médias et des internautes (…) pour empêcher que de tels accidents ne se reproduisent», a écrit la police de Lanzhou, dans une inhabituelle repentance. L’affaire avait suscité l’émoi en début de semaine avec une tempête de messages en ligne, contre l’inflexible politique du zéro Covid. «Trois ans de pandémie ont été sa vie entière», écrivait un internaute, en référence à l’âge de l’enfant, prénommé Tuo.
Cet incident est le dernier d’une série d’urgences sanitaires entravées par le zéro Covid. Le mois dernier, la mort d’une adolescente de 14 ans, privée de soins en quarantaine, avait provoqué l’indignation dans le pays. Les censeurs de l’internet avaient rapidement supprimé toute référence à l’incident. En janvier, une femme enceinte avait fait une fausse couche à la porte d’un hôpital de Xi’an (nord), faute de test PCR valide.