Qatar 2022Une Suisse sans repères s’incline 2-0 contre le Ghana
A une semaine de son début en Coupe du monde, l’équipe nationale a perdu son unique match de préparation jeudi à Abu Dhabi. Les essais de Yakin n’ont pas été concluants.
- par
- Valentin Schnorhk Abu Dhabi (EAU)
Il ne faut rien surinterpréter, simplement constater. L’équipe de Suisse a perdu son dernier match avant le début de la Coupe du monde. A Abu Dhabi, elle s’est inclinée 2-0 face au Ghana ce jeudi, dans une rencontre qu’elle a été incapable d’emballer. Et elle a craqué aux 70e et 74e minutes de jeu, avec des buts venus d’abord d’un corner sur lequel Salisu a pu tromper Yann Sommer (de retour au jeu), avant que Sulemana ne prenne de vitesse la défense suisse pour permettre à Semenyo de doubler la mise.
Ce n’est pas glorieux. Mais il y a de quoi atténuer le jugement: sur le coup de 14 heures dans les Emirats, le mercure annonçait 34 degrés. À l'ombre. On imagine aisément la fournaise que cela pouvait être sur la pelouse du Zayed Stadium. Il y a là sans doute une piste d’explication à l’apathie de la prestation suisse dans ce seul et unique match de préparation à ce Mondial.
Une défense à trois qui a surpris
Dans une semaine à Doha, le stade Al-Janoub, lui, sera climatisé pour la rencontre contre le Cameroun. Il faut en tout cas souhaiter que ce soit la seule véritable raison de la difficulté qu’a eu l’équipe nationale à imposer le rythme face une équipe du Ghana sans doute plus habituée à la chaleur. Cette dernière aurait d’ailleurs très bien pu rentrer à la pause avec l’avantage: les tentatives de Jordan Ayew (25e), Iñaki Williams (31e) ou Mohammed Salisu (43e) n’ont pas inquiété Yann Sommer, mais elles avaient valeur de signal d’alerte.
Reste qu’il y a aussi peut-être des éléments tactiques à avancer. Le choix de la défense à trois Akanji-Schär-Cömert d’entrée de la part de Murat Yakin a surpris. Cela n’était jamais arrivé depuis que ce dernier a été nommé sélectionneur en août 2021. La Suisse connaît ce système, pour l’avoir très habilement pratiqué sous les ordres de Vladimir Petkovic. Mais y recourir là, à une semaine du Mondial, interroge. A minima. Surtout que la Suisse a joué l’ensemble de la partie dans ce système en 3-5-2, avec Zakaria pour terminer la rencontre dans l’axe.
Des occasions, mais…
Notons tout juste que cette configuration tactique a également permis à l’équipe nationale de se créer quelques petites situations. Notamment en exploitant la largeur pour se créer des espaces à l’intérieur.
Ainsi, le centre en retrait de Breel Embolo aurait pu permettre à Ruben Vargas d’ouvrir le score après cinq minutes. Il y a également eu d’autres opportunités, associant un Freuler volontaire et un Embolo maladroit, comme en fin de première période lorsqu’il s’est retrouvé aux cinq mètres, mais trop avancé pour reprendre correctement la remise de son coéquipier. Noah Okafor a également eu sa chance peu après la pause, mais a manqué le cadre.
La sonnette d’alarme n’est pas actionnée pour autant. Pas encore, vu la petite revue d’effectif qui avait été faite par Yakin (Sow ménagé, Rodriguez aussi, resté faire du travail spécifique sur le côté). Mais à une semaine de l’entrée en lice au Mondial 2022, l’équipe de Suisse sait déjà qu’elle ne peut pas se permettre d’approximations.