Suisse: Le Conseil fédéral défend les caméras de surveillance des CFF

Publié

SuisseLe Conseil fédéral défend les caméras de surveillance des CFF

Le ministre des Transports Albert Rösti a dû répondre lundi à une foule de questions sur le projet des CFF d’installer de nouvelles caméras dans les gares pour mieux scruter le comportement des voyageurs.

Christine Talos
par
Christine Talos
Les habitudes des voyageurs seront décortiquées dans les grandes gares dès septembre (image d’illustration).

Les habitudes des voyageurs seront décortiquées dans les grandes gares dès septembre (image d’illustration).

20min/Marvin Ancian

Les caméras à reconnaissance faciale que veulent poser dès septembre les CFF dans 57 grandes gares pour mieux analyser le comportement des passants se sont invitées au Conseil national, lundi à Berne. En effet, le Conseil fédéral a dû répondre à une foule de questions de la part des élus lors de la traditionnelle heure des questions.

Ainsi, Jean-Luc Addor (UDC/VS) demandait si le gouvernement s’était assuré contre des dérives prévisibles et des risques pour la sphère privée. Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) évoquait, elle, la nécessité de transparence vis-à-vis de la population. Roland Büchel (UDC/SG) voulait savoir qui autorisait de telles actions de surveillance. Nadine Masshardt (PS/BE) estimait que les clients CFF avaient le droit de ne pas accepter de se soumettre à un traçage, alors que Philipp Matthias Bregy (C/VS) se demandait sur quelle base légale ce «système de mesure de l’affluence» se fondait.

«Malentendu»

Mais Albert Rösti est resté droit dans les rails et a pris la défense des CFF. Pour le Bernois, il y a simplement eu malentendu dès le début, suite à l’appel d’offres lancé, a-t-il indiqué tout en rappelant que la protection des données et le respect de la sphère privée étaient des «préoccupations majeures» du Conseil fédéral.

«Il va de soi que les CFF ne peuvent utiliser que des systèmes de caméras qui respectent les dispositions légales sur la protection des données», a expliqué Albert Rösti en précisant que les CFF avaient justement informé suffisamment tôt le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence. «Le système que les CFF recherchent doit collecter des données sur les flux de passagers, mais pas sur les individus. Aucun traçage de personnes n’est donc envisagé. Les CFF nous ont confirmé que les visages ne seraient pas enregistrés», a voulu rassurer le Bernois.

Revoir la sécurité et l’aménagement

Et d’expliquer que les CFF voulaient juste revoir les flux piétons. «Il s’agit en premier lieu de la sécurité et du bon aménagement des gares. L’objectif est que les voyageurs et toutes les personnes qui se trouvent dans la gare se sentent en sécurité et à l’aise, et que la bonne offre soit au bon endroit. Il s’agit par exemple de l’emplacement des distributeurs de billets», a-t-il détaillé.

«Il ne s’agit pas de répondre à des besoins de marketing, a-t-il contré. Il s’agit d’introduire des mesures de sécurité. Car il est nécessaire de connaître la composition des flux de personnes: sont-ce des personnes âgées, des personnes handicapées?» a-t-il encore répondu en concluant: «Je soutiens cette mesure».

Ton opinion

11 commentaires