Tennis«J’ai une sœur et une mère»: maladroit sur le féminisme, Nadal fait polémique
Lors d’une interview au sujet de l’égalité salariale dans le tennis, Rafael Nadal a eu des propos peu heureux sur le féminisme. Voilà le champion de tennis au centre d’une polémique dans son pays natal.
- par
- Adrien Schnarrenberger
Il y a des sujets particulièrement sensibles, de nos jours. Le féminisme en est un, et Rafael Nadal est en train d’en faire l’amer constat. Que s’est-il passé pour que l’as de la raquette se retrouve au centre d’une (petite) polémique alors qu’il est absent des courts depuis le tournoi de Brisbane au début de l’année?
Tout est parti d’une interview dans une émission accordée à la chaîne espagnole Sexta, dans laquelle une journaliste n’a pas ménagé son compatriote. D’abord sur son rôle d’ambassadeur en Arabie saoudite, un pays en délicatesse avec les droits humains. «C’est un pays qui est en retard dans beaucoup de domaines», a acquiescé l’ancien numéro 1 mondial.
Jusqu’ici, tout va bien. Mais les choses se sont corsées lorsque l’interlocutrice du tennisman a évoqué l’égalité salariale dans le monde de la petite balle jaune. Réponse de Nadal? «Il doit y avoir les mêmes investissements et les mêmes opportunités pour les hommes ou les femmes. Mais les mêmes salaires? Non.»
«Que veut dire le féminisme?»
Le lauréat de 22 titres du Grand Chelem a tenté de se justifier: «Je n’aime pas être hypocrite et dire des choses que je ne pense pas. L’égalité ne veut pas dire faire des cadeaux: si Serena Williams génère plus d’argent que moi, elle devra gagner davantage que moi.»
Il s’agit de féminisme, a plaidé la journaliste. De quoi faire monter au filet Rafael Nadal. «Mais que veut dire le féminisme? Si cela veut dire les mêmes opportunités, d’accord, je suis féministe. Mais il y a des cas où cette notion est poussée à l’extrême», a regretté le Majorquin.
Avant de prononcer la fameuse phrase qui lui vaut d’être taxé de machiste, en réponse à la journaliste qui expliquait qu’elle a un fils et une fille et qu’il lui est difficile de les différencier ainsi. «Vous savez, j’ai une soeur et une mère», a rétorqué Rafael Nadal.
Une occasion pour «El País» de prendre la balle au bond. «Un moment magnifique où il dit qu’il a une sœur et une mère. Ne manquent plus qu’un ami gay et un voisin noir et nous aurons le panorama complet du gentleman pas encore déconstruit», dénonce le grand quotidien espagnol dans un éditorial spécialement dédié à la phrase de Nadal…