Trafic ferroviaireVers un temps de parcours Lausanne-Berne plus court
Le National a accepté lundi soir deux motions demandant une réduction de la durée du voyage entre Lausanne et Berne ainsi qu’entre Winterthour et St-Gall.
- par
- Christine Talos/jbm
Bonne nouvelle pour les voyageurs en train. Les temps de parcours entre Lausanne et Berne ainsi qu’entre Winterthour (ZH) et St-Gall, soit la «Croix fédérale de la mobilité», chère au Sénateur vaudois Olivier Français, devront peut-être être réduits. Le National a accepté lundi soir deux motions en ce sens, les deux émanant de sa Commission des transports.
La première demandait que le Conseil fédéral propose d’ici 2026 des mesures pour lancer au plus tard d’ici à la fin de la décennie, la mise en œuvre de nouveaux tronçons ferroviaires, afin de diminuer les temps de parcours entre ces villes. La seconde motion demandait l’achèvement rapide de ces liaisons, ceci dans la perspective Rail 2050. «Ces projets d’infrastructures sont d’une importance capitale pour le renforcement de la cohésion nationale et le développement socio-économique interrégional», soulignait la commission.
Aucun investissement depuis 40 ans
«Mais aucun investissement important n’a été entrepris depuis plus de 40 ans, alors que les Chambres ont toujours soutenu la volonté de mettre Lausanne à moins d’une heure de Berne et St-Gall à moins d’une heure de Zurich», a-t-elle déploré. «Là où ailleurs, on a profité de corriger des courbes, de supprimer des creux de vitesse dans le cadre de travaux d’assainissement, ici le tracé a conservé la géométrie de sa construction initiale», a-t-elle ajouté. «La vitesse des InterCity y est donc nettement inférieure aux autres Grandes lignes». Au 1930 de la RTS, un porte-parole des CFF indiquait que la ligne entre Lausanne et Berne date de 150 ans et que la vitesse ne dépasse guère les 95 km/h de moyenne.
Concrètement, en 2007 déjà, le PLR Olivier Français, aujourd’hui Conseiller aux États, avait imaginé des variantes pour raccourcir le temps de trajet entre Lausanne et Berne. On y trouve un tunnel entre Lausanne et Palézieux. Un parcours nouveau entre Lausanne et Oron, ou entre Lausanne et Vaudrens, ainsi qu’un tracé à créer entre Lausanne et Fribourg passant par Moudon. Ces investissements ne sont pas tous chiffrés. La variante entre Lausanne et Vaudrens (en vert) serait estimée entre 4 et 6 milliards et ferait économiser un bon quart d’heure de temps de trajet, les trains pouvant rouler à 200 km/h.
Coûts trop grands
L’UDC argovien Ulrich Giezendanner a tenté de s’opposer aux deux motions, estimant qu’elles engendreraient des coûts trop grands, insupportables à l’heure où les finances fédérales s’annoncent déséquilibrées à partir de 2024. D’autant que la transformation de la gare de Lausanne connaît actuellement des problèmes massifs qui entraîneront des dépassements de temps et de coûts, a-t-il plaidé.
En vain. Il n’a été suivi que par son parti. Finalement, le National a accepté la première motion par 145 voix à 34 et la seconde par 126 à 47. Au tour désormais du Conseil des États de se prononcer.