EuropeUne partie de la gauche ne condamne pas le Hamas et fait scandale
En France, en Irlande, en Espagne ou encore en Angleterre, une partie de la gauche radicale fait scandale en soutenant les Palestiniens ou en ne condamnant pas explicitement le Hamas.
Alors qu’en Suisse la pression monte sur les politiques pour que le Hamas soit désigné comme une organisation terroriste, les débats ne sont pas en reste ailleurs en Europe. Entre soutien aux Palestiniens et refus de condamner le Hamas, des voix discordantes se font entendre de la part de partis politiques européens, principalement à l’extrême gauche, après l’attaque du Hamas contre Israël, déclenchant une avalanche de critiques.
Irlande, Irlande du Nord et Royaume-Uni
À Belfast, en Irlande du Nord, un immense drapeau palestinien a été placé dimanche sur une colline surplombant la ville après un rassemblement devant l’Hôtel de Ville. La dirigeante du Sinn Fein, Michelle O’Neill, a certes condamné «sans réserve» l’attaque du Hamas, tout en rappelant: «La vérité est que, depuis des décennies, l’État israélien viole le droit international.» Quelques députés du Sinn Fein en République d’Irlande, où le parti est également puissant, ont condamné sur les réseaux sociaux aussi bien Israël que le Hamas.
Au Royaume-Uni, l’ex-leader du Parti travailliste, le très à gauche Jeremy Corbyn, a dit qu’il ne «soutenait aucune attaque», mais a évité de critiquer directement le Hamas. Il ne faut pas «se contenter de condamner – comme je le fais – tout acte de violence, où que ce soit dans le monde. Il faut aussi en examiner les causes», a dit Jeremy Corbyn. Les leaders actuels du Labour ont aussitôt critiqué ces propos, condamnant pour leur part l’attaque du Hamas.
France: les Insoumis critiqués
Samedi, peu après le lancement de l’attaque du Hamas, les députés du parti de La France insoumise (LFI, gauche radicale) ont évoqué une «offensive armée de forces palestiniennes», menée «dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne». Le chef du parti, Jean-Luc Mélenchon, a fait scandale en expliquant que «la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même».
Ce discours a été fustigé par les alliés socialistes de La France insoumise, «dégoûtés» de voir les hommes du Hamas présentés comme «des forces armées palestiniennes» alors qu’il s’agit d’une «organisation terroriste». La Première ministre Elisabeth Borne a pointé les «ambiguïtés révoltantes» des Insoumis, dont l’«antisionisme» affiché est, selon elle, «une façon de masquer une forme d’antisémitisme».
Espagne: Podemos critique «l’impunité d’Israël»
En Espagne, la seule formation de premier plan à n’avoir pas clairement condamné le Hamas et son attaque est le parti de gauche radicale Podemos. Elle fait partie de la coalition de gauche au pouvoir, mais est en perte de vitesse depuis plusieurs mois. «La situation de violence et les morts en Israël et en Palestine sont le fruit de l’occupation et de l’apartheid», a estimé Podemos samedi sur X, en assurant que «la seule manière de mettre un terme au conflit» était «de mettre fin à l’impunité d’Israël».
Le gouvernement de gauche a, quant à lui, exprimé, lundi, son «malaise» et son «désaccord» à la suite de la décision de l’Union européenne, annoncée par la Commission européenne, de suspendre son aide aux Palestiniens après l’attaque du Hamas
Grèce: Varoufakis s’en prend au silence des Européens
L’ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, qui a créé le parti antisystème MeRa25, a qualifié Israël d’«État de l'apartheid». «L’apartheid, qu’il soit pratiqué en Afrique du Sud, en Palestine ou en Israël, sera toujours source de violence, car c’est un système violent et misanthrope», a-t-il déclaré dans une interview publiée sur X. «Les criminels sont les Européens. (…) Nous avons participé à ce crime contre l’humanité au fil des décennies en nous taisant. (…) Tant que ce sont les Palestiniens qui meurent, et non les occupants», a-t-il critiqué.
Le Parti communiste a, lui, estimé que les Palestiniens avaient «le droit de lutter contre l’occupation» et a jugé que «l’escalade» de la violence était «façonnée par le crime chronique de l’occupation de la Palestine, soutenu par les États-Unis et l’UE».