SuisseLes tests gratuits vont-ils bientôt devenir payants?
Alors que le Conseil fédéral fait sa rentrée ce mercredi, le Covid sera au menu des sept Sages. Plusieurs de ses membres pourraient plaider en faveur de la fin des tests gratuits.
- par
- Christine Talos
L’heure de la rentrée sonne pour le Conseil fédéral. Il siège en effet ce mercredi pour la première fois après les vacances. Et le Covid sera une nouvelle fois au menu des débats. S’il ne devrait pas y avoir de nouveaux assouplissements en vue en raison de l’évolution à la hausse du nombre de cas ces dernières semaines, la discussion pourrait tourner autour des tests de dépistage. Selon les journaux de Tamedia dont le Tages-Anzeiger, plusieurs de ses membres pourraient plaider pour la fin de leur gratuité.
Pour rappel, les non vaccinés qui souhaitent se rendre en discothèque ou à un festival peuvent se faire dépister tous les week-ends s’ils le souhaitent via des tests antigéniques rapides et gratuits. Coût pour la Confédération: environ 50 francs par test. Une charge pour la collectivité de plus en plus critiquée et qui n’inciterait en outre pas les personnes réticentes à s’inscrire pour la vaccination.
L’UDC la plus critique
Parmi les plus grands détracteurs de cette gratuité: l’UDC qui a pourtant toujours plaidé en faveur de la liberté de choix face à la vaccination et dont la moitié des membres refuse de se faire piquer. Selon les journaux qui citent des sources proches du gouvernement, ce sont aujourd’hui ses deux représentants au Conseil fédéral, soit Guy Parmelin et Ueli Maurer, qui veulent augmenter la pression sur les non-vaccinés. Le grand argentier zurichois aurait même rédigé un rapport en ce sens. Quant au Vaudois, il n’a pas caché récemment dans la presse sa position sur la question. «Si je ne me fais pas vacciner, le contribuable vacciné doit-il payer mes tests? Pour moi, la réponse est clairement non», avait-il déclaré au «Blick» le 1er Août.
Les deux ministres UDC seraient aussi rejoints par le PLR Ignazio Cassis. Le chef des Affaires étrangères partage l’avis de ses deux collègues de droite et lance une autre idée dans la Luzerner Zeitung: il propose que les autorités prennent contact activement avec les personnes les plus vulnérables afin de les persuader de se faire vacciner. Une mesure qui a permis à l’Espagne et au Royaume-Uni d’augmenter considérablement leur taux de vaccination, selon lui. Et de citer sa propre mère âgée de 87 ans: celle-ci a reçu une lettre du médecin cantonal tessinois. «Elle a été totalement convaincue et s’est fait ensuite vacciner», a-t-il confié.
Berset s’y refuse mais…
Les réticences au Conseil fédéral devraient venir d’Alain Berset. Le ministre de la Santé n’a pas caché jusqu’ici qu’il n’était pas favorable pour le moment à la fin de la gratuité. Selon le Fribourgeois, il y va de l’intérêt public que les personnes non vaccinées soient testées régulièrement. Pour lui, mettre des obstacles à la vaccination compliquerait inutilement la lutte contre la pandémie.
Mais le Blick rappelle mercredi qu’Alain Berset a fait élaborer avant les vacances d’été, un concept selon lequel, à l’avenir, les tests gratuits ne seraient principalement proposés qu’aux personnes symptomatiques et pour les tests systématiques dans les écoles. Selon le journal, la question ne serait donc pas de «si» cette mesure va être appliquée, mais plutôt de «quand». Selon d’autres sources «bien informées» citées par la Luzerner Zeitung cette fois, le Fribourgeois pourrait aussi faire un pas envers ses collègues en proposant que les autotests ne soient plus distribués gratuitement dans les pharmacies 5 fois par mois.
Le Conseil fédéral pourrait aussi évoquer la phase de normalisation, la 3e et dernière phase du plan de la sortie de crise. Celle-ci pourrait avoir lieu début septembre, affirme le Blick. Une date à partir de laquelle les restrictions sanitaires pourraient progressivement disparaître.