FootballZurich, l’exemple que le FC Sion doit suivre la saison prochaine
Au moment où Tourbillon a retrouvé «son» FC Sion, le club valaisan aurait beaucoup à gagner en s’inspirant de la manière de travailler du leader. Cela passe par le recrutement d’un buteur.
- par
- Nicolas Jacquier
Quand on se déplace pour assister à un match, il est bien sûr impossible sinon périlleux de deviner à quoi l’on peut s’attendre, et encore davantage d’imaginer si la réalité sera ou non à la hauteur de l’événement. En nous rendant dimanche à Tourbillon, on a ainsi eu l’occasion de pouvoir cogiter - sur une centaine de kilomètres d’autoroute - sur la triste image que le FC Sion avait laissée une semaine plus tôt sur la pelouse de la Swissporarena lucernoise.
En cela, la réception du FC Zurich, ce leader dont personne ne parvenait à freiner la spectaculaire avancée, tombait à pic pour tenter de percer le mystère agaçant d’un FC Sion branché sur courant alternatif. En tant qu’observateur, avec un regard décalé par rapport à celui du supporter de base, à quoi aime-t-on s’attacher? Que cherche-t-on à débusquer en priorité?
Au moment où Sion retrouvait un public libéré des contraintes sanitaires, il nous incombait de voir à quel point ses joueurs allaient pouvoir s’appuyer sur les valeurs qu’on leur prête pour rebondir.
L’absence d’un finisseur
Sur ce plan-là, on a pu être rassuré sur ce que le onze de Tourbillon avait dans le coffre. Ses supporters ne s’y sont pas trompés non plus, eux qui n’ont eu cesse d’encourager leurs protégés. Alors oui, ils ont en cela retrouvé leur FC Sion quand bien même celui-ci souffre toujours de l’absence rédhibitoire d’un véritable buteur.
Filip Stojilkovic a beau se démener et posséder quelques qualités, notamment physiques, au-dessus de la moyenne, il n’en demeure pas moins encore très limité, n’étant manifestement pas ce finisseur qui permettra à son club de s’élever dans la hiérarchie. Personne ne peut envisager de conquérir des sommets lorsque le compteur de son meilleur buteur reste bloqué à cinq réussites.
Si seules quelques secondes ont privé Sion d’un réel exploit - celui de faire trébucher un leader n’ayant plus connu la défaite depuis septembre dernier -, le match a aussi permis de mieux comprendre ce qui séparait un fringuant FC Zurich du club valaisan. En tout état de cause, il n’y a pas 24 points d’écart comme l’indique froidement le classement. La principale différence tient cependant dans la gestion des détails, un recrutement plus abouti et de meilleure qualité ainsi qu’à la chance que l’on attribue aux futurs champions.
Au point que le club des époux Canepa s’impose aujourd’hui comme un exemple dont celui de la famille Constantin devrait s’inspirer demain. Si Sion ne pourra jamais régater avec la puissance financière et la manière de fonctionner des entreprises que sont devenus Young Boys et Bâle, Zurich, avec une structure plus «familiale», peut devenir un modèle d’inspiration.
Déjà préparer la saison 2022-2023
L’expérience présidentielle de Christian Constantin, renonçant dimanche à venir au stade pour mieux constater devant un écran, à l’écart des bruits de la foule, ce qui manque encore à son club pour s’en rapprocher, n’est sans doute pas anodine. Au moment où les deux points perdus dans les arrêts de jeu ne devraient pas porter à conséquence pour Sion - à condition de se prémunir contre un possible retour d’un FC Lucerne métamorphosé par l’arrivée d’un nouveau coach (soit tout l’inverse qu’au LS) - , sa deuxième partie de saison doit surtout servir à construire la saison 2022-2023. S’il veut espérer progresser durablement dans la hiérarchie, le club valaisan doit bannir les faux départs prolongés et être compétitif sans délai, dès la première journée…
Mais Tourbillon a aussi été le théâtre des errances de l’arbitrage helvétique. Alors que l’on s’était pourtant promis de ne pas aborder la question, la réalité nous y condamne. Sandro Schärer ne peut certes être accusé de favoritisme, mais sa distribution de cartons multicolores interpelle autant que le recours systématique à la VAR pour des faits de jeu lui ayant échappé (ou pour lesquels son jugement différait sensiblement).
Face aux Romands, un arbitre n’est jamais neutre
On peut comprendre la frustration valaisanne si l’on se souvient qu’à Bâle, les soi-disant experts de Volketswil étaient restés bizarrement silencieux, personne n’ayant daigné broncher lorsqu’il s’était agi d’accorder un potentiel penalty aux visiteurs pour une main bâloise évidente. En raison de son utilisation parcimonieuse et mal définie, la VAR, au lieu d’éviter des injustices, en crée.
Comparés à la corporation du sifflet, très majoritairement d’obédience alémanique, les clubs francophones ne pèsent d’aucun poids. Face à cette injustice de traitement historique, rien ne changera jamais, et les lésés de ce côté-ci de la Sarine continueront de l’être.
On peut aisément en déduire une maxime vérifiée week-end après week-end: quand un arbitre siffle des Romands, et peut-être encore davantage le FC Sion, il n’est jamais neutre. Il faut juste s’y faire et se montrer plus fort que cela au lieu de gaspiller son énergie inutilement, en vains palabres.
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