BasketballClint Capela: «Kyrie est libre de faire ce qu’il veut»
Le Genevois de 27 ans débute sa huitième saison en NBA dans la nuit de jeudi à vendredi contre Dallas. Ses blessures, ses objectifs et le cas Kyrie Irving à Brooklyn: il n’a éludé aucun sujet. Interview.
- par
- Jérémy Santallo
Clint Capela, qu’avez-vous fait depuis vos camps en Suisse au milieu de l’été?
Début août, j’ai subi une injection à mon tendon d’Achille (ndlr: une PRP). C’est-à-dire qu’ils ont pris mon sang dans une veine au niveau de mon cou et qu’ils me l’ont injecté dans le tendon. C’est la raison pour laquelle j’ai loupé l’équipe de Suisse. Je le précise car j’ai cru comprendre que certaines personnes n’avaient pas compris (il sourit). J’étais vraiment blessé et en souffrance. J’ai passé le reste du mois d’août et celui de septembre à guérir de ça. Cela fait maintenant deux semaines que j’ai repris. Je sens que ça va mieux, dans la bonne direction. Je fais les entraînements à 100% et lors de mon seul match de présaison, j’ai réalisé 10 points et 10 rebonds en 12 minutes. Ça sonne bien après trois mois sans compétition. Cela veut dire beaucoup pour moi.
Depuis la Suisse, on lit souvent «Clint Capela est blessé au talon» ou «Clint Capela est blessé au tendon». Ce sont des douleurs chroniques?
La dernière fois que j’avais eu mal au tendon d’Achille, c’était le droit, il y a quatre ans. Là, c’est le gauche. L’an dernier, je m’étais blessé au talon droit sur un rebond après avoir mal atterri mais j’avais aussi été victime d’une contusion au talon gauche en décembre 2017. Ce sont des choses qui arrivent. Certaines personnes ne comprennent pas que jouer 82 matches par année, c’est très exigeant. Avec la répétition des efforts, il se passe parfois des choses dans ton corps que tu ne comprends pas, même si tu fais tout pour que ça aille pour le mieux. Je vais commencer ma huitième année jeudi (ndlr: vendredi 1h30 en Suisse). J’ai déjà joué beaucoup de matches en saison (environ 400), plus 80 de play-off. La charge est importante et parfois tu le ressens. Le repos est primordial, tout comme le travail de renforcement avec les physios, surtout au niveau de mon bassin. J’ai appris à connaître mon corps, les étirements à faire. Cela fait partie du métier, il faut aussi apprendre à gérer, voire jouer avec les blessures.
Le 1er septembre, vous avez prolongé pour deux saisons de plus et 46 millions avec Atlanta. Pourquoi?
Je suis en très bonne situation à Atlanta, avec une excellente équipe qui gagne et a un bon état d’esprit. Deux années de contrat supplémentaires (ndlr: il est lié aux Hawks jusqu’à la fin de l’exercice 2024/2025, c’est aussi plus d’argent donc pourquoi pas? Gagner plus d’argent en ayant du plaisir à jouer au basket, faire ce que j’aime. Je ne dis jamais non à ça.
On se doute que collectivement, vos Hawks aspirent au moins à revenir en finale de Conférence, pour faire aussi bien que la saison passée. Mais d’un point de vue plus personnel, quels sont vos objectifs?
Une bonne année personnelle passe par une grosse saison collective et vice versa. Quand je gagne, j’ai l’impression que ce que je fais sera mis en valeur. Quand je perds, ce n’est pas la même chose. Cela va être important d’enchaîner les victoires, de faire des séries. J’ai envie d’aller au All Star Game, je vais tout faire pour. Le titre de défenseur de l’année, cela passe par plus de contres et d’impact encore en défense. J’étais à environ 2 contres en moyenne l’an dernier. Je vais devoir faire plus pour me donner une vraie chance d’être dans la conversation. Ce sont des objectifs que j’ai en tête. Il y a une vraie concurrence mais ce n’est pas irréalisable.
Le cas Kyrie Irving, non vacciné et privé de NBA avec Brooklyn pour l’heure, fait pas mal parler aux États-Unis. Quelle est votre opinion à ce sujet?
Kyrie est libre de faire ce qu’il veut, il a ses croyances. Les joueurs vaccinés ont choisi de le faire donc je suis de leur côté, mais j’accepte aussi les autres. L’être humain a le droit de faire ses choix. Il ne faut pas tomber dans le ‘je dois le faire’. J’ai l’impression que certaines personnes le font juste pour se faire accepter dans un travail, surtout aux États-Unis. D’autres n’ont pas le choix. J’espère que l’on ne tombera pas dans une forme de ‘dictature’, même si ce n’est pas le mot approprié. Si les dirigeants ont décidé d’écarter Kyrie, c’est qu’ils estiment que c’est ce qui est le mieux pour la franchise. Mais je ne pense pas que cela va durer toute la saison. Je ne dis pas que j’aurai raison mais je connais un peu Kyrie. Lorsqu’il a une idée en tête, il la défend. C’est du 50-50. Je n’ai pas le sentiment qu’il va rester assis à nous regarder toute la saison. Mais on verra bien.