Économies drastiques exigéesLe personnel de la Confédération coûte 6 milliards aux contribuables
L’UDC exige des suppressions de postes et une baisse des salaires des personnes employées par l’Etat. Les autorités fédérales se défendent.


«L'administration fédérale agit sur la base d’un mandat légal et crée les postes nécessaires à cet effet», explique Thomas Schmutz, directeur suppléant de l'Office fédéral du personnel.
Photo: 20 min/Simon GlauserL’année dernière, la Confédération employait 39’729 collaborateurs et collaboratrices – dont 35’985 à temps plein. Les coûts du personnel de l’État s’élèvent à plus de six milliards de francs. En 2007, ils étaient d’environ 4,5 milliards. Ce sont les contribuables qui paient ces coûts salariaux. L’UDC demande désormais que les frais de personnel de la Confédération soient réduits et que des postes soient supprimés.
L’UDC, elle, critique le fait que les salaires, les prestations salariales annexes et les prestations sociales vont bien au-delà de ce qui est nécessaire et approprié. Non seulement il y aurait toujours plus de personnes travaillant pour l’État, mais celles-ci coûteraient aussi toujours plus cher. «Il est urgent de réduire à nouveau les frais de personnel d’un milliard pour les ramener à moins de cinq milliards», déclare ainsi le président du groupe parlementaire Thomas Aeschi. Le parti agrarien demande par ailleurs que les emplois à temps plein soient réduits de 3500 postes, soit de 9%
Très grande sécurité de l’emploi
Si l’on regarde les dépenses pour les employés de l’État en comparaison européenne, elles ne sont pas particulièrement élevées pour un pays riche comme la Suisse, affirme Marco Salvi d’Avenir Suisse, interrogé par «20 Minuten». Le problème résiderait ailleurs: «Une fois qu’on y est (ndlr: à la Confédération), on y reste éternellement.» Cela s’expliquerait par la très grande sécurité de l’emploi et par le fait que les salaires des qualifications inférieures et moyennes sont relativement élevés si l’on est là depuis suffisamment longtemps. La progression salariale serait par ailleurs très prévisible.
Selon Thomas Schmutz, directeur adjoint de l’Office fédéral du personnel, le nombre de postes à temps plein augmente depuis des années. Mais des postes auraient aussi été supprimés à plusieurs reprises, par exemple lors de réformes de l’armée. On agirait sur la base d’un mandat légal. Il appartiendrait ainsi au Parlement de supprimer des tâches et donc des postes. Les exigences de qualité profiteraient également à la population, fait remarquer Thomas Schmutz. Il reconnaît toutefois: «Nous avons certainement de bonnes conditions d’engagement. Mais celles-ci sont comparables à celles des entreprises avec lesquelles nous sommes en concurrence.» Et pour les collaborateurs et collaboratrices, c’est surtout le contenu de leur activité qui est important.