FranceL’Elysée dévoile la composition du nouveau gouvernement
Catherine Colonna aux Affaires étrangères, Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti reconduits à l’Intérieur et à la justice, Bruno Le Maire à l’économie: découvrez les visages du nouvel exécutif de Macron.
Le président français Emmanuel Macron a nommé vendredi, une diplomate chevronnée, Catherine Colonna, à la tête du ministère des Affaires étrangères, et fait entrer dans le gouvernement des personnalités de la société civile, à trois semaines de la bataille des législatives.
Colonna aux Affaires étrangères, Ndiaye à l’éducation
Diplomate de carrière, Catherine Colonna, 66 ans, est l’actuelle ambassadrice de France à Londres.
Parmi les autres membres du gouvernement dirigé par la Première ministre, Elisabeth Borne, et annoncés vendredi, par le secrétaire général de la présidence, figurent un fidèle soutien d’Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu, au ministère des Armées. Celui-ci faisait déjà partie du précédent gouvernement au poste des Outre-mer. Mais aussi Pap Ndiaye, qui dirige le musée national français de l’Histoire de l’immigration. Nommé à l’Education, cet universitaire de 55 ans est spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et des minorités. L’école est l’un des trois grands chantiers du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Par ailleurs, une franco-libanaise, Rima Abdul Malak, a été nommée ministre de la Culture, une ascension remarquable pour cette quadragénaire spécialiste du spectacle vivant: elle a passé les dix premières années de sa vie à Beyrouth en pleine guerre civile, avant d’arriver à Lyon (sud-est) avec ses parents, son frère et sa sœur.
Le nouveau gouvernement, paritaire, comprend 14 femmes et 14 hommes. Certains conservent leurs portefeuilles: c’est le cas des poids lourds Bruno Le Maire (Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique), qui obtient le statut de N.2 du gouvernement, Gérald Darmanin (Intérieur) et surtout Eric Dupond-Moretti (Justice), malgré des relations conflictuelles avec les syndicats de magistrats. Clément Beaune reste pour sa part le M. Europe de l’exécutif, et Franck Riester au Commerce extérieur.
Chaises musicales
L’essentiel du mouvement s’apparente à un jeu de chaises musicales. C’est ainsi qu’Amélie de Montchalin (ex-Fonction publique) devient ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et qu’Agnès Pannier-Runacher (ex-Industrie) obtient le portefeuille de ministre de la Transition énergétique. Les deux femmes formeront avec Elisabeth Borne, directement chargée de la planification écologique et énergétique, le triumvirat «écolo» du gouvernement. Marc Fesneau (ex-Relations avec le Parlement) ira à l’Agriculture, Brigitte Bourguigon (ex-Autonomie) prend du galon en allant à la Santé, tandis que le ministère du Travail échoit à Olivier Dussopt (ex-Budget), avec la réforme des retraites en toile de fond.
Figure de la gestion de la crise Covid, Olivier Véran prend en charge les Relations avec le Parlement, tandis que Gabriel Attal est envoyé aux Comptes publics. Olivia Grégoire lui succède au porte-parolat. Parmi les entrants politiques, l’arrivée de Damien Abad focalise l’attention et traduit la poursuite de la fracturation de la droite par Emmanuel Macron. Ancien patron des députés LR, qui a claqué cette semaine la porte de son parti, obtient un ministère des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
Proche d’Edouard Philippe, le maire d’Angers Christophe Béchu est nommé ministre délégué en charge des collectivités territoriales.
Marcheurs historiques
Et quelques marcheurs historiques sont récompensés, au premier rang desquels le patron du parti Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques, la présidente de la Commission des Lois de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, promue aux Outre-mers, ou encore Amélie Oudéa-Castera, ancienne DG de la Fédération de tennis (FFT), qui accède aux Sports. La présidente de l’Université Paris-Saclay Sylvie Retailleau prend la tête de l’Enseignement supérieur et la Recherche, et la magistrate Isabelle Rome sera chargée de l’égalité femmes-hommes.
A présent formé, plus de trois semaines après la réélection du président Macron le 24 avril, ce gouvernement devra mener la bataille des législatives des 12 et 19 juin au cours desquelles le parti présidentiel tentera d’obtenir une nouvelle fois une majorité à l’Assemblée nationale. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi autour du président centriste libéral. Le nouvel exécutif va être confronté à un agenda national et international particulièrement chargé et difficile avec la guerre en Ukraine, une inflation inédite depuis l’introduction de l’euro et une croissance en berne.