Football - Dans la lumière, Bâle s’est trahi tout seul

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L’engagement des Rhénans jeudi en Conference League face à Marseille, malgré l’élimination, n’avait pas grand-chose de leur attitude en Super League. Et c’est un peu gênant. 

Florian Vaney Bâle
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Florian Vaney Bâle
Sebastiano Esposito (à g.) donnera-t-il autant de sa personne dimanche en Super League face à GC?

Sebastiano Esposito (à g.) donnera-t-il autant de sa personne dimanche en Super League face à GC?

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Tout juste Liam Millar n’a-t-il pas pu contenir une grimace d’exaspération quand Sebastiano Esposito lui a refusé un corner en deux temps. Au-delà de cet épisode plus qu’anecdotique, le FC Bâle s’est livré à lui-même une guerre de positivité jeudi face à Marseille.

Un pouce levé ici pour saluer une intention, un applaudissement là pour se donner de l’aplomb, encore un pouce en l’air pour encourager la tentative. Autant de gestes qui n’ont rien d’une évidence lorsqu’il est question de remonter le score déficitaire d’un match aller vécu presque sans exister. Alors quelque part, en parvenant quasiment à regarder l’OM dans les yeux, les Bâlois se sont trahis. Eux-mêmes, ou leur public.

Le FCB du championnat, ce n’est pas celui aperçu en Conference League cette semaine. L’équipe qui a dû attendre les vingt dernières minutes pour passer sur le corps d’un Servette réduit à dix puis à neuf, ce n’est pas celle qui n’a pas patienté plus de dix minutes avant de faire naître les premiers frissons face à Marseille. La qualité de l’adversaire pousse à se sublimer? Peut-être, mais l’excuse ne suffit pas. Elle ne prend pas.

Tout le propos tient dans la première mi-temps de Sebastiano Esposito, le prodige italien, sans doute déjà plus connu en Suisse pour son prétendu caractère de diva que pour sa régularité sur le terrain. Il a couru comme jamais, s’est proposé, a relayé, inventé des choses en solitaire comme il sait le faire. L’attitude au service du potentiel. Là où la première fait si souvent défaut en Super League. Faut-il voir un calcul derrière la performance du joueur appartenant à l’Inter? Comprendre que l’OM est une vitrine qui mérite sa pleine mesure quand un déplacement à Lugano peut s’effectuer à 80%? Peut-être.

L’exploit puis la chute

Le fait est que, dans ce Jöggli clairsemé mais tellement bruyant, Bâle avait quelque chose de plus que lorsqu’il se contente de faire le job, ou pas, à travers la Suisse. Une heure durant, l’émotion est montée crescendo, face à l’idée d’un exploit qui se dessinait timidement. Jusqu’à se heurter au mur de la fatigue, de l’épuisement. C’est lorsqu’ils ont inscrit le but qui devait tout changer, par Dan Ndoye à la 62e, que les Rhénans ont cogné dedans. Parce qu’à force de courir sans arrière-pensée, ils se sont épuisés. Laissant le sentiment d’un engagement total.

Laissant aussi dans leur sillage quelques regrets. L’OM a plus que mérité sa qualification en quarts de finale. Reste qu’à l’heure de jeu, cette vérité-là était fragile. Et cette fragilité nourrissait le rêve bâlois d’une fin de saison où les Rotblau pourraient continuer à échapper à l’unique réalité du championnat suisse. Après tout, Saint-Jacques en avait déjà vu, des exploits.

S’ils sont capables de se sublimer en Europe, les hommes de Guillermo Abascal le peuvent-ils aussi devant l’objectif un peu fou de rattraper Zurich pour soulever le titre en Super League? Difficile d’y croire vraiment. Mais l’intérêt du printemps bâlois passe par cet excès de foi.

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