FootballBenoît Bender: «Si le FC Sion s’arrête, ce serait une catastrophe»
Christian Constantin, président du FC Sion, a réaffirmé sa volonté de quitter «le championnat sous sa forme actuelle» d’ici à 2025. Un discours qui a de quoi inquiéter les acteurs du football valaisan, notamment le président du FC Martigny-Sports.
- par
- Rebecca Garcia
Et si, après un tennis sans Roger Federer ou une Angleterre sans la Reine Elizabeth II, le Valais se retrouvait orphelin de son FC Sion? Le président du club l’a laissé entendre à plusieurs reprises, dans nos colonnes mardi ou en réitérant sur les ondes de Rhône FM mercredi. «Moi, j’arrive au bout», a-t-il lâché. Le championnat sous sa forme actuelle ne l’intéresse plus. L’infrastructure? Compliquée. «CC» a dénoncé le bail à loyer le liant à la ville de Sion pour Tourbillon. Le club doit quitter les lieux au 1er décembre 2024. Le financement? Compliqué «ça coûte cher et tu dois sortir la moitié du pognon de ta poche.»
Autant dire que les chances de voir un FC Sion inchangé ces prochaines années s’amenuisent. Et la date d’échéance de Tourbillon ajoute une variable pressante. Contacté, Philippe Varone a dit prendre acte de la résiliation de M. Constantin. «Une étude est en cours afin d’analyser la situation et de proposer des scénarios», explique le président de la Ville, précisant aussi être «est en dialogue avec le club, y compris pour son futur.»
Il faut dire que ce n’est pas le seul futur du club qui est en jeu. Car la structure pyramidale du football valaisan compte largement sur le plus grand club du canton. «Si Sion s’arrête, c’est une catastrophe. Sportivement parlant, c’est impensable», avertit Benoît Bender, président du FC Martigny-Sports.
À Martigny, environ 450 juniors suivent des entraînements. En accueillir davantage semble difficile. Christian Constantin estime de son côté que son club offre la possibilité à plus de 40% des jeunes Valaisans de faire du sport. «Si j’étais politicien, je serais sensible à cela», a-t-il ajouté dans l’émission Good Morning Valais. Le message était on ne peut plus clair dans sa lettre de résiliation de bail. «Cet état de fait laisse présager la cessation du secteur professionnel en se rabattant sur une activité amateure. Ce passage permettrait de diminuer le nombre d’équipes par deux, au détriment de nos jeunes, mais correspond aux infrastructures publiques mises actuellement à disposition.»
Pour Benoît Bender, pas question de reprendre le flambeau. «Nous sommes un petit club amateur. Pour moi, c’est une fiction que quelqu’un prenne la suite du FC Sion.» Et pour cause, le club sédunois alimente le martignerain et pas l’inverse. Les jeunes qui ne parviennent pas à s’imposer sur les terrains de Super League mais qui veulent un bon niveau de football trouvent généralement leur bonheur dans les ligues inférieures.
«En première ligue, il y a trop de clubs valaisans et pas assez de joueurs», note encore celui qui est aussi député au parlement cantonal. Il se dit toutefois sceptique sur la marge de manœuvre de la ville et du canton. La Ville de Sion prend acte, dialogue et étudie la question. Peut-elle réellement investir comme le font, selon Constantin, Grand-Lancy ou Lausanne?
Sans issue, le FC Sion semble se diriger vers des terrains amateurs. Christian Constantin n’est pas politicien. Il préside un club de football. Et ça coûte.