Football - Un bon point synonyme de vrai départ pour le LS?

Au printemps 2018, lors de sa première expérience à la tête du Lausanne-Sport, Ilija Borenovic avait remplacé au pied levé Fabio Celestini. Après deux défaites, il parvenait à prendre son premier point sur la pelouse du FC Zurich. Un nul (1-1), arraché par Elton Monteiro à deux minutes du terme, qui entretenait encore un peu l’illusion d’un maintien auquel plus personne ne semblait vraiment croire.

Cette année, pour sa deuxième expérience au plus haut niveau, il aura fallu un match de plus à l’ancien coach de Team Vaud M21 pour débloquer son compteur. La comparaison entre ces deux partages de points s’arrête heureusement là. Pour Monteiro surtout. «Sauveur» il y a un peu plus de trois ans, le défenseur central a, dimanche, bien involontairement contribué aux deux réussites bâloises, signées de l’inévitable Arthur Cabral (14 buts en 9 matches). D’abord en se faisant abuser par le malin Valentin Stocker sur le penalty accordé, après consultation de la VAR, dans le temps additionnel de la première mi-temps, puis en se faisant anticiper par le buteur brésilien sur un centre à mi-hauteur de Lopez (59e). Une erreur d’appréciation du malheureux Monteiro sur un centre de Palacios aurait même dû permettre à Cabral de signer un triplé qui aurait certainement offert une dixième victoire consécutive au FCB (85e).

L’après-midi compliquée de celui qui devrait être l’un des piliers de la jeune défense vaudoise a été l’un des rares points négatifs de la journée pour le LS. Pour le reste, l’équipe d’Ilija Borenovic a enfin offert le genre de performances que son public est en droit d’attendre d’elle à chaque sortie. Solidaire, agressive, courageuse et prompte à profiter de chaque occasion pour se projeter vers le but adverse, elle a surtout su relever la tête en montrant beaucoup d’orgueil une fois menée au score. Pour obtenir ce point qui est finalement tombé comme une juste récompense même si le LS, à la peine en fin de partie, peut aussi remercier Mory Diaw, auteur d’au moins six arrêts décisifs, dont trois dans les dix dernières minutes.

Une baisse de régime spectaculaire qui doit autant à la qualité de l’opposition qu’à ce net fléchissement collectif. Solide et très à son avantage jusque-là, le duo Karim Sow-Anel Husic a vécu une fin de rencontre pénible. Logique pour deux jeunes (18 et 20 ans) très prometteurs qui fêtaient respectivement, dimanche, leur première et deuxième apparition en Super League! La titularisation simultanée de ces deux jeunes défenseurs prouve aussi - comme pour Cameron Puertas et Zeki Amdouni - qu’il y a aussi de la place pour les jeunes Suisses dans le projet Ineos.

Si Anel Husic est un pur produit de Team Vaud, Karim Sow, né à Payerne, est, lui, passé par le Team Fribourg avant de rejoindre YB, puis le LS ce printemps, dans le cadre d’un échange avec Joël Monteiro.

L’autre «première» encourageante concerne Mayron George. Pour ses grands débuts en Super League, l’international costaricien a montré combien il peut être utile à la cause lausannoise. Même s’il n’est pas encore en pleine forme, sa puissance, sa présence physique, son jeu de tête et sa capacité à garder le ballon pour permettre à ses coéquipiers de monter feront bientôt de lui une pièce fondamentale dans le dispositif de Borenovic. Avec George et les très jeunes et talentueux Amdouni, Ouattara, Koyalipou, Coyle et, surtout, un Hicham Mahou qui semble avoir retrouvé toute la fraîcheur et le culot qui lui avaient permis de réussir de si brillants débuts, il y a huit mois, le LS possède tous les atouts nécessaires pour effacer très vite cette entame de championnat poussive. À condition que l’implication individuelle et collective soit à chaque fois la même que dimanche.