Formule 1Ferrari et Mattia Binotto, c’est fini
L’Italo-Suisse de 53 ans n’est plus le directeur de la Scuderia. Cette dernière a confirmé l’information dans un communiqué.
Ferrari et Binotto, c’est fini: le directeur de l’écurie italienne de Formule 1, en poste depuis 2019, a présenté sa démission ce mardi, comme largement attendu dans le paddock après une nouvelle saison décevante de la Scuderia.
«Ferrari annonce avoir accepté la démission de Mattia Binotto qui, le 31 décembre, quittera ses fonctions de «Team Principal» de l’écurie», a expliqué Ferrari dans un communiqué, sans avoir nommé pour l’instant son remplaçant.
L’Italo-Suisse de 53 ans, souvent critiqué cette saison, paie son échec à reconquérir le titre mondial malgré une voiture en nette amélioration en 2022.
A la tête de la gestion sportive, Binotto a certes connu son meilleur résultat cette saison, 2e du championnat pilotes, avec le Monégasque Charles Leclerc, et 2e des constructeurs. Mais il a de nouveau échoué à ramener Ferrari au sommet face à Red Bull et Max Verstappen, sacrés champions du monde.
Conforté en septembre par John Elkann, le président de la société Ferrari, Binotto avait été donné sur le départ mi-novembre par la Gazzetta dello Sport. Vendredi, d’autres titres de la presse italienne l’avaient annoncé, avant l’officialisation mardi.
«Nous voulons remercier Mattia pour ses nombreuses contributions essentielles durant les 28 années passées chez Ferrari, en particulier ce qu’il fait pour permettre à l’équipe d’être à nouveau compétitive la saison qui vient de se terminer», a déclaré Benedetto Vigna, directeur général du groupe Ferrari, cité dans le communiqué.
«Je laisse une équipe unie qui a grandi, une équipe forte et prête, j’en suis sûr, à obtenir le plus de succès possible. Je crois que cette décision (de partir) est la bonne, même si elle a été difficile à prendre», a de son côté déclaré Binotto.
La célèbre marque au cheval cabré n’a plus gagné le titre des pilotes depuis 2007 avec le Finlandais Kimi Räikkönen, et celui des constructeurs depuis 2008, face à McLaren.
Arrivé en 1995 chez Ferrari comme ingénieur moteur, Binotto a gravi les échelons de la Scuderia jusqu’à devenir directeur technique en 2016. En 2019, il a remplacé Maurizio Arrivabene après deux nouveaux échecs en 2017 et 2018, quand Sebastian Vettel a dû s’avouer vaincu par Lewis Hamilton (Mercedes).
Binotto n’aura pas fait mieux, au contraire: encore 2e des constructeurs en 2019, derrière Mercedes et devant Red Bull, Ferrari a connu en 2020 sa pire année depuis 1980, en finissant seulement 6e du championnat.
L’ingénieur né en Suisse mais de nationalité italienne a alors sauvé sa peau et Ferrari a amorcé sa renaissance en 2021 (3e des constructeurs), en espérant son retour au premier rang à la faveur du nouveau règlement technique en 2022.
Stratégie ratée à Silverstone
Début 2022, tous les feux sont au vert pour les Rouges, qui semblent avoir la monoplace la plus véloce. Charles Leclerc remporte le premier Grand Prix à Bahreïn, suivi par son équipier Carlos Sainz. Le Monégasque et l’Espagnol finissent 2e et 3e en Arabie saoudite, puis Leclerc s’impose encore, en Australie.
Mais la suite sera beaucoup plus compliquée, avec seulement deux autres victoires (Sainz en Grande-Bretagne, Leclerc en Autriche) lors des 19 autres courses. Malgré une monoplace maîtresse des qualifications (12 pole positions contre huit pour Red Bull), Ferrari a connu de sérieux déboires en course (quatre victoires contre 17).
En fin de saison à Abou Dhabi, Leclerc a ciblé «trois éléments clés» à améliorer pour 2023: la «fiabilité», la «stratégie» et la «gestion des pneus».
Leclerc, propulsé très tôt pilote Ferrari, en 2019, est entré dans le cœur des tifosi grâce à sa victoire à Monza cette saison-là. Mais sa relation avec Binotto s’est étiolée en 2022, notamment en raison de l’épisode de Silverstone: Leclerc menait la course avant de perdre face à son équipier en raison d’une stratégie ratée, puis s’est fait remonter les bretelles par Binotto, devant les caméras. Écurie la plus titrée de l’histoire avec 16 sacres et 242 victoires, Ferrari devra vite retrouver une stabilité avant le début de saison le 5 mars à Bahreïn.
Successeur pas encore connu
Le nom du successeur de Binotto n’est pas encore connu: «Le processus pour identifier le nouveau «team principal» a commencé et devrait se conclure au début de l’année prochaine», a simplement indiqué Ferrari.
Un nom revient souvent, celui du Français Frédéric Vasseur, directeur de l’écurie Alfa Romeo, motorisée par Ferrari. Et très proche de Jean Todt, le patron français de la Scuderia quand elle gagnait souvent, avec Michael Schumacher au volant.