Hockey sur glace«Ça me ferait ch… de les voir gagner le titre avant que j’arrive»
Christoph Bertschy, éliminé des play-off avec Lausanne par FR Gottéron, sa future équipe, évoque sa déception de quitter le LHC sur un échec.
- par
- Simon Meier Fribourg
Les yeux dans le vide, la tête en bas, une voix qui peine à sortir. Christoph Bertschy est un peu comme tous les hockeyeurs qui viennent de connaître l’élimination dans une série de play-off. La défaite du LHC, samedi soir (5-4 ap), scelle la série en faveur de Gottéron (4-1). Et le futur Fribourgeois en a gros sur la patate.
«Je voulais absolument gagner, leur montrer qu’ils avaient choisi le bon gars, explique-t-il, manifestement touché. C’était un peu spécial de jouer cette série contre mon futur club, oui. Mais ça restait une série, sur laquelle il fallait se concentrer. Je voulais absolument bien faire pour ma dernière année avec Lausanne et malheureusement, on n’a pas vraiment réussi.»
Avec ses deux buts et ses deux assists en cinq matches, auxquels on pourrait ajouter son goal valable mais annulé lors de l’acte I, l’ailier lausannois a livré la marchandise lors de ce quart de finale, à titre personnel. Mais il videra son casier de la Vaudoise aréna avec amertume. Un sentiment d’échec?
«On voulait aller plus loin, c’est clair, répond Christoph Bertschy. On a vécu une saison plus compliquée que ce que nous avions anticipé. Depuis janvier, on avait trouvé notre jeu, on a vu que l’équipe avait beaucoup de potentiel. Dans la série contre Ambri, puis dans cette série contre Fribourg qu’on ne méritait pas de perdre 4-1, on était là chacun pour l’autre, on y est allé à fond. On était présent dans chaque match, on ne méritait pas de sortir comme ça, même si on ne peut plus rien y faire.»
A l’heure de l’autopsie, le futur Dragon (il s’est engagé pour sept ans) balaie toute idée d’usure physique, à l’exception du légitime coup de mou de l’acte IV. Il évoque comme tout le monde les situations spéciales, fatales à ce LHC inopérant en power-play malgré le sursaut final, fébrile en box-play (encore quatre buts encaissés samedi à 4 contre 5). «En power-play, Fribourg était vraiment chaud. S’ils peuvent continuer comme ça, ils iront loin.» Jusqu’où?
Un goût d’inachevé
Christoph Bertschy réfléchit, marque une pause un peu amusée, mais pas seulement. «Je n’espère quand même pas jusqu’au top. Ça me ferait quand même chier de les voir gagner le titre avant que j’arrive. Mais c’est une équipe dangereuse, avec un gardien incroyable, une attaque incroyable, une défense qui fait le job.»
Cette équipe de Gottéron, le Fribourgeois, qui aura 28 ans mardi, va la rejoindre dès l’été prochain, avec l’envie d’y vivre une formidable aventure. Mais à voir son visage samedi soir à la BCF Arena, il était trop tôt pour y penser. Il y a d’abord une page de quatre saisons lausannoises à tourner, sur un méchant goût d’inachevé.