Royaume-Uni: Rescapé mais affaibli, Boris Johnson cherche un second souffle

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Royaume-UniRescapé mais affaibli, Boris Johnson cherche un second souffle

Il a sauvé son poste, mais sa position est difficile: le Premier ministre britannique cherche, mardi, à tourner la page des scandales, rassembler un parti divisé et reconquérir «ses» sujets.

Boris Johnson s’est remis au travail, ce mardi.

Boris Johnson s’est remis au travail, ce mardi.

REUTERS

Au Royaume-Uni, Boris Johnson a survécu, lundi, à un vote de défiance des députés de son Parti conservateur, provoqué par des frondeurs excédés par des scandales comme le «partygate», ces fêtes à Downing Street, pendant les confinements anti-Covid. Le Premier ministre a peut-être sauvé son poste, mais sa position est difficile, voire intenable pour certains. Du coup, il veut désormais s’attaquer aux problèmes qui «comptent».

Même s’il ne peut pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, selon les règles actuelles, il a pour délicate mission de séduire de nouveau ses troupes et son électorat échaudé par les scandales et étranglé par l’inflation, au plus haut en 40 ans. Lors d’un Conseil des ministres prévu dans la journée, il va rappeler les priorités de son gouvernement dans les semaines à venir: la santé, la sécurité et l’économie, en pleine crise du pouvoir d’achat.

«Boris Johnson est fort d’une énergie renouvelée après avoir clairement remporté le vote.»

Dominic Raab, ministre britannique de la Justice

«C’est un gouvernement qui réalise ce qui compte le plus pour la population de ce pays», doit-il dire, selon ses services. «Nous sommes du côté des Britanniques qui travaillent dur et nous allons nous mettre au travail.» Bien qu’il se soit félicité d’un résultat «convaincant» à l’issue du vote à bulletins secrets, plus de quatre députés de son camp sur dix (148 sur les 359 votants) ont indiqué qu’ils n’ont pas confiance en lui, reflétant l’ampleur du malaise et du coup porté à son autorité sur sa majorité.

Gouvernement remanié?

À titre de comparaison, l’ancienne Première ministre Theresa May avait survécu, en 2018, à une motion de défiance avec une plus grande marge, avant d’être contrainte à la démission, quelques mois plus tard. Boris Johnson reste donc en position précaire, comme le soulignent les journaux, mardi. «Johnson blessé est en danger», a titré «The i Paper», tandis que le journal de gauche «The Guardian» a évoqué une «humiliation». Côté conservateur, «The Telegraph» affirme que c’est une «victoire dérisoire qui divise les Tories».

Soucieux de restaurer son autorité, le dirigeant âgé de 57 ans pourrait remanier son gouvernement, pour récompenser ses proches alliés et évincer ses plus tièdes soutiens, selon la presse. Parmi les fidèles, le ministre de la Justice, Dominic Raab, a exhorté les rebelles à «respecter le vote» et appelé à «aller de l’avant», en écho au message du Premier ministre. Boris Johnson est fort d’une «énergie renouvelée», après avoir «clairement» remporté le vote, a-t-il assuré sur SkyNews.

«Un niveau de rejet plus grand que jamais»

Mais même s’il a survécu, les dégâts sont «considérables», a prévenu l’ancien dirigeant conservateur, William Hague, dans «The Times». «Des mots ont été prononcés qui ne peuvent être rétractés, des rapports publiés qui ne peuvent être effacés et des votes ont été exprimés qui montrent un niveau de rejet plus grand que jamais pour un dirigeant conservateur».

Loin d’être convaincu par les résultats du vote, le député frondeur Roger Gale a estimé qu’«un Premier ministre avec un sens de l’honneur regarderait les chiffres, accepterait le fait qu’il a perdu le soutien d’une partie importante de son parti et réfléchirait à sa position».

Une autre enquête est en chemin

(AFP)

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