FranceUne cimenterie vandalisée par des activistes écolos près de Marseille
Camions incendiés, équipement détruit, murs souillés: une usine de Lafarge, dans le sud de la France, a été ciblée, samedi après-midi, par des activistes du climat.
Dernière action spectaculaire en date d’activistes du climat, une cimenterie du groupe «pollueur» Lafarge, près de Marseille, a été la cible, samedi, d’un groupe de plusieurs dizaines de militants qui y ont causé d’importants dégâts. L’action a été menée en fin d’après-midi contre l’usine de la Malle, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), a indiqué Loïc Leuliette, directeur de la communication de Lafarge France, confirmant une information de «La Provence».
Le parquet d’Aix-en-Provence a confirmé s’être saisi de ce dossier dès samedi soir et avoir ouvert une enquête, confiée à la gendarmerie. Dans une vidéo de cette opération, postée sur plusieurs sites, on voit plusieurs dizaines de personnes vêtues de combinaisons blanches à capuche marcher sur un sentier. Sur d’autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s’en prennent à une caméra de surveillance à coups de marteau, à un tuyau à coups de hachette.
On aperçoit également ce qui semble être des débuts d’incendies dans des camions, ainsi qu’un graffiti «C’est qui les dindons de la Farge?» bombé sur un mur. Un texte anonyme, accompagnant cette vidéo, revendique l’action contre le «cimentier-pollueur», en précisant que celle-ci a été menée par «200 personnes qui ont envahi et désarmé par surprise l’usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air».
«Violence incroyable», «personnel très choqué»
L’entreprise a porté plainte, a précisé Loïc Leuliette, dénonçant «une action d’une violence incroyable», qui a causé «d’importants dégâts» et a laissé «le personnel très choqué», même s’il n’y a eu aucune confrontation physique. «Les limites ont vraiment été franchies», a-t-il dénoncé, alors que des sites du cimentier ont déjà été la cible d’occupations ou de blocages par des militants dans le passé.
Lafarge «met tout en œuvre pour redémarrer le plus rapidement possible» le site, qui emploie 200 personnes, a ajouté Loïc Leuliette, en affirmant que «cette usine est la plus en avance sur la décarbonation, après des investissements de plusieurs millions d’euros».
«La seule réponse possible»
Par téléphone, une personne se décrivant comme «un des activistes présents sur place» a indiqué à l’AFP que l’action avait été menée par «des personnes qui se sont organisées et viennent d’un peu partout. La violence vient avant tout de ces entreprises, qui investissent des milliards pour continuer à produire en polluant. On considère qu’il n’y a plus le choix, c’est la seule réponse possible aujourd’hui pour se faire entendre.»
Le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure, a rappelé que l’usine de la Malle faisait partie des «50 sites prioritaires à décarboner». «Je préférerai toujours l’action résolue à l’activisme violent», a-t-il écrit.