SéismeL’UE annonce un milliard d’euros pour la reconstruction en Turquie
La Syrie, aussi touchée par le séisme, recevra pour sa part 108 millions d’euros d’assistance humanitaire.
La Commission européenne s’est engagée lundi, à verser un milliard d’euros d’aide pour la reconstruction de la Turquie et 108 millions d’assistance humanitaire à la Syrie, après le séisme du 6 février, qui a fait plus de 56’000 morts dans ces deux pays.
Près de 100 milliards de francs de coûts
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé à «quelque 104 milliards de dollars» (97 milliards de francs) le coût des dégâts dans son pays. En Syrie, les dégâts sont estimés à 8,9 milliards de dollars par l’ONU, et le coût des réparations d’urgence à 14,8 milliards.
L’Allemagne a annoncé qu’elle doublerait son aide aux victimes du séisme, en la portant à 240 millions euros, et la France qu’elle ajoutait 12 millions à la trentaine de millions déjà annoncés pour la Turquie et la Syrie.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait regretté il y a une quinzaine de jours la faible réponse à l’appel d’urgence lancé par l’ONU à la mi-février pour récolter plus d’un milliard de dollars pour la Turquie, et près de 400 millions de dollars pour la Syrie.
Plus d’un mois après, la situation reste désespérée
L’appel pour la Turquie n’a jusqu’à présent été financé qu’à 16%. L’ONG International Rescue Committee (IRC) a appelé les donateurs à garantir que ces appels soient entièrement couverts et que les fonds puissent parvenir «sans délai» aux organisations humanitaires sur le terrain.
«Plus d’un mois après le tremblement de terre, la situation dans les régions touchées reste désespérée. De nombreuses maisons ayant été endommagées ou détruites, beaucoup de personnes n’ont d’autre choix que de dormir dans des abris collectifs surpeuplés et sous-équipés», a souligné Tanya Evans, directrice pour la Syrie de l’IRC.
En Turquie, des inondations ont frappé mercredi deux des provinces touchées par le séisme, faisant une vingtaine de morts ou disparus et ajoutant à la détresse des rescapés.
Bachar el-Assad pas bienvenu
Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un partenaire clé pour l’Union européenne, qui a versé plus de cinq milliards d’euros à ce pays pour l’aider à faire face à l’accueil des réfugiés syriens. En revanche le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, sanctionné par les Occidentaux depuis la répression en 2011 du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile, n’est pas associé à la conférence. Ce qu’a «déploré» le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Si l’aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le séisme, les organisations humanitaires se sont elles retrouvées confrontées à d’importantes difficultés pour apporter du soutien à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d’Idleb (nord-ouest).
Depuis le séisme, plusieurs pays arabes ont repris contact avec Damas et envoyé de l’aide, l’UE et les Etats-Unis ont en outre allégé leurs sanctions, tandis que Damas a accepté d’autoriser l’ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d’aide.
Le président syrien est arrivé dimanche aux Emirats arabes unis, pour une visite officielle, sa deuxième dans le Golfe depuis le tremblement de terre. Les Emirats lui ont promis plus de 100 millions de dollars d’aide. La Russie, allié principal de Damas, est exclue de la conférence des donateurs de Bruxelles en raison de la guerre menée en Ukraine.
7 milliards d’euros d’aide promis par les donateurs internationaux
Les donateurs internationaux se sont engagés lundi à Bruxelles à apporter 7 milliards d’euros d’aide aux populations de Turquie et de Syrie affectées par le séisme dévastateur du 6 février, a annoncé le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.
«Je suis fier d’annoncer que nous allons voir un soutien supplémentaire substantiel. Les engagements s’élèvent au total aujourd’hui à sept milliards d’euros», a déclaré le responsable, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, à l’issue d’une conférence internationale des donateurs en faveur des victimes du séisme.