Incendie mortel à Paris: une ado saute par la fenêtre

Publié

FranceIncendie mortel à Paris: une ado saute par la fenêtre

Samedi, un feu s’est déclaré dans un immeuble d’habitation à L’Île-Saint-Denis, en France. Trois personnes ont perdu la vie, dont une jeune fille.

Le feu est parti du 9e étage d’un immeuble de la cité Maurice-Thorez, près de Paris.

Le feu est parti du 9e étage d’un immeuble de la cité Maurice-Thorez, près de Paris.

AFP

Au moins trois morts, de nombreux blessés et des habitants traumatisés: un incendie s’est déclaré samedi dans un immeuble d’habitation de 12 étages à L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris, provoquant un lourd bilan.

Le feu a pris peu avant 10 heures au 9e étage et s’est propagé jusqu’au sommet d’un immeuble en briques apparentes de la cité Maurice Thorez, au coeur de cette île-commune insérée dans un méandre de la Seine, au nord de la capitale.

«À l’heure actuelle, le bilan est de trois personnes décédées, 19 blessés en urgence relative», a déclaré à 15 heures devant la presse Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l’égalité des chances à la préfecture de Seine-Saint-Denis. «Une cinquantaine de logements» ont été «impactés», a-t-elle ajouté, la préfecture évoquant dans un communiqué «une centaine» de personnes «impliquées».

Une ado s’est défenestrée

D’après le parquet de Bobigny, sollicité par l’AFP, les trois victimes sont une adolescente qui s’est défenestrée, une femme née en 1976 et son fils né en 2009. Une enquête pour «recherches des causes de la mort» a été ouverte et confiée au service de police judiciaire du département, a indiqué la même source, précisant n’avoir pour l’heure «pas d’informations précises sur l’origine de l’incendie».

«Le feu est éteint, notre priorité est la prise en charge des victimes», a annoncé vers 15 heures un capitaine de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Il a décrit un «engagement éprouvant» pour les équipes, qui ont procédé à au moins «huit sauvetages de personnes bloquées dans les étages».

Pompiers blessés

Deux pompiers ont été blessés lors de l’intervention et hospitalisés dans un «état stable», selon un porte-parole de la BSPP. Un important dispositif de secours et de lutte contre l’incendie a été déployé, mobilisant environ 200 sapeurs-pompiers appuyés par 60 engins.

Le maire de la petite ville de quelque 8000 habitants, Mohamed Gnabaly, a transformé un gymnase municipal en site d’accueil des habitants concernés par le sinistre. Un centre d’appui psychologique a également été installé par la préfecture.

Émoi palpable

Sur place, les autorités ont empêché l’accès à l’immeuble, selon une journaliste de l’AFP. Un léger dégagement de fumée était encore visible en début d’après-midi et quelques pompiers s’affairaient autour des lieux. Beaucoup d’entre eux étaient rassemblés sous un barnum.

Dans la cité Thorez, l’émoi était palpable parmi la soixantaine d’habitants réunis à l’extérieur. D’après certains d’entre eux, une salle, au rez-de-chaussée d’un bâtiment voisin, a été réservée pour l’accueil des corps des personnes décédées.

«Ça nous touche de très près»

Un homme en est ressorti en pleurs, pris en charge par des proches. «Ça nous touche de très près», souffle une jeune femme, attendant des nouvelles de l’état de santé d’une membre de sa famille. «Quelqu’un à l’intérieur m’a appelée et j’ai appelé ma famille. Tout le monde est sorti par les escaliers à part les gens du 10, 11, 12 qui ne pouvaient pas sortir», raconte à l’AFP Jehovana Mvula 21 ans, étudiante infirmière, assise sur un bloc de béton à proximité de l’immeuble.

«On est sortis tout de suite», confirme son père, Maurice Mvula, qui habite au huitième étage. «Il y avait des très grosses fumées», ajoute ce menuisier à la retraite. «Je suis descendu et j’ai frappé aux portes, il n’y avait ni alarme qui a sonné, ni rien. C’est le bouche-à-oreille» qui a permis de prévenir les habitants, témoigne à leurs côtés Roger Okitachungu, qui se dit «traumatisé».

D’après Jehovana Mvula, «c’est le deuxième incendie en moins de deux ans» et le quatrième depuis 2014 dans cet immeuble, le plus haut du quartier. Interrogée, la préfète Pantèbre a indiqué que «l’enquête (était) en cours sur l’état du bâtiment». «Un architecte est en train d’expertiser le bâtiment pour savoir si les habitants pourront être relogés ce (samedi) soir», a-t-elle ajouté.

(AFP)

Ton opinion