FranceUne foule digne et émue pour l’ultime adieu à Lola
Les obsèques de l’adolescente retrouvée morte dans une malle ont commencé lundi à Lillers, dans le Pas-de-Calais, en présence de plusieurs centaines de personnes et du ministre de l’Intérieur.
Les obsèques de la petite Lola ont débuté lundi à Lillers, dans le Pas-de-Calais (nord de la France), en présence de plusieurs centaines de personnes venues rendre un dernier hommage à l’adolescente de 12 ans, dont le meurtre sauvage a bouleversé le pays. Le cercueil blanc, orné d’un bouquet de fleurs blanches, a été porté à l’intérieur de l’église vers 13h45, suivi par les parents, les frères, les proches de Lola et une foule d’anonymes dans un silence empli d’émotion, puis quelques notes de musique.
La famille avait décidé d’ouvrir ces funérailles au public, tout en réaffirmant à nouveau dimanche soir sa volonté d’«honorer la mémoire» de Lola «dans la sérénité», «le respect et la dignité», loin de toute agitation politique. L’inhumation dans le cimetière de Lillers, commune de 10’000 habitants dont est originaire sa mère, doit se dérouler «dans la plus stricte intimité».
Parmi les proches figuraient des voisins de la rue Manin, à Paris, où habitait la jeune fille, ainsi que des amis du camping du Pas-de-Calais où la famille passait ses vacances. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel, et d’autres élus, dont la députée RN de la circonscription Caroline Parmentier, étaient aussi présents dans l’église de la ville, la collégiale Saint-Omer, qui peut accueillir 500 personnes.
Tout un pays sous le choc
À l’extérieur, des dizaines de personnes étaient rassemblées pour écouter la messe, célébrée par l’évêque d’Arras, Mgr Olivier Leborgne, grâce à une sonorisation. Parmi eux, Sabine Vizenski, en larmes, venue avec ses trois petits-enfants. «Ce sont mes petits-enfants, de l’âge de Lola, qui ont demandé à venir», dit-elle. «J’ai fait 30 minutes de voiture, c’était très important pour moi», confie, plus loin, Thomas Maillot, 55 ans. «Faire ça à une gamine de cet âge… il n’y a pas de mot.»
Les circonstances tragiques de la mort de l’enfant, violentée, asphyxiée et retrouvée le 14 octobre dans une malle dans la cour de son immeuble, ont suscité une vive émotion dans le pays. Des grilles de sa résidence aux boîtes mail des communes où vivaient ses proches, des milliers d’anonymes ont adressé leurs condoléances. «Merci à tous pour votre soutien», a écrit la mère de Lola, dans un message Facebook partagé plus de 20’000 fois.
Récupération politique
La présence en France de la suspecte, Dahbia B., Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, a suscité de vives critiques à droite et à l’extrême droite, le gouvernement fustigeant «l’indécence» de cette «récupération politique».
Après avoir brandi un concept de «francocide», Éric Zemmour a participé jeudi à un rassemblement avec notamment Marion Maréchal. Le RN a lui observé une minute de silence à l’Assemblée nationale. Dans plusieurs villes, des groupuscules identitaires ont aussi organisé des rassemblements.
La famille avait appelé dès jeudi à ce que les différentes cérémonies se déroulent «loin des agitations politiques et médiatiques». Elle avait redemandé le lendemain que «cesse instamment» toute utilisation «du nom et de l’image de leur enfant à des fins politiques».