Parti combattre en Ukraine, le sniper suisse est un repris de justice

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Le Schaffhousois engagé au sein des forces ukrainiennes possède un casier judiciaire bien rempli. Une enquête est toujours ouverte à son encontre.

Jonathan Zalts
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Jonathan Zalts
Avi Motola avait rejoint l’Ukraine peu après le début de l’invasion russe.

Avi Motola avait rejoint l’Ukraine peu après le début de l’invasion russe.

Capture SRF

Avi Motola avait bravé l’interdiction faite aux Suisses de servir dans des armées étrangères pour aller combattre l’invasion russe en Ukraine. Début janvier, la SRF faisait ainsi le portrait de ce Schaffhousois de 47 ans, engagé comme tireur d’élite dans une unité de combattants volontaires.

Mais l’homme possède en réalité un lourd passé judiciaire, révèle «Blick». Le quotidien alémanique fait d’abord mention d’une première sanction en 2004 dans le canton de Zurich, où le tribunal de district de Hinwil l’avait condamné à 14 mois de prison pour notamment vol, dommages à la propriété, falsification de documents et violation du Code de la route.

Souffrant de «graves troubles psychiques», sa peine avait toutefois été suspendue au profit d’une thérapie psychiatrique stationnaire dans le canton de Schaffhouse.

Quatre mois de cavale

Selon «Blick», Avi Motola avait fait l’objet d’une nouvelle condamnation dans ce même canton en 2005, écopant de 25 mois de prison pour plusieurs délits violents comme des lésions corporelles, des menaces ou encore une mise en danger de la vie d’autrui lors d’une dispute avec sa petite amie de l’époque.

En 2009, le Schaffhousois avait également fait quatre mois de cavale après s’être échappé d’un foyer. Il avait alors été arrêté dans le canton de Glaris en possession d’une arme et son internement avait alors été prolongé de cinq ans.

Avi Motola sera finalement libéré en août 2017 mais fait depuis l’objet d’une enquête pour une infraction contre le patrimoine. Selon «Blick», il pourrait s’agir de fonds de pension détournés.

Avant son départ pour l’Ukraine, une demande d’entraide judiciaire avait d’ailleurs été adressée par l’Office fédéral de la justice aux autorités d’Israël, où le Schaffhousois, qui bénéficie de la présomption d’innocence, avait élu domicile.

«Un couteau sur le ventre»

«Il a trafiqué mon compte de caisse de pension avant de partir en Israël», confie la mère d’Avi Motola à «Blick». Cette dernière – qui a déposé une plainte pour ces faits – raconte que son fils a commencé très tôt à poser des problèmes. «Dès la première classe, j’ai été convoquée quatre fois à l’école en une semaine», explique-t-elle au journal alémanique. Elle relate notamment un incident lors duquel Avi l’aurait menacée et lui aurait mis «un couteau sur le ventre».

Selon la mère, le Schaffhousois se serait marié en Israël et aurait un enfant de quatre ans qu’elle n’a jamais vu. Il aurait également un fils de 15 ans en Suisse avec lequel il n’aurait pas de contact.

Malgré leurs différends, elle ne souhaite toutefois aucun mal à son fils. «Qu’il reste en Ukraine ou qu’il fasse ce qui le rend heureux. Mais qu’il nous laisse tranquilles», conclut-elle.

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