Canicule: 78 glaciers sous surveillance dans les Alpes valaisannes

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Canicule78 glaciers sous surveillance dans les Alpes valaisannes

Pour prévenir des drames et des dégâts aux infrastructures, le Valais a placé depuis plusieurs années certains glaciers sous surveillance. Le grand danger est la formation de poches glacières invisibles.

Eric Felley
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Eric Felley
Le Mont-Collon ce lundi 25 juillet filmé par la webcam du site valdherens.ch. Au sommet, son glacier qui menace…

Le Mont-Collon ce lundi 25 juillet filmé par la webcam du site valdherens.ch. Au sommet, son glacier qui menace…

valdherens.ch

La bonne nouvelle est qu’il reste encore 620 glaciers en Valais, la moins bonne est que 78 d’entre eux sont sous surveillance depuis 2016 à cause du réchauffement climatique, qui fait grimper les températures à très haute altitude. Dans le canton, ces dizaines de glaciers à haut risque font l’objet d’observations quotidiennes de la part de personnes mandatées par les communes ou le Service cantonal des dangers naturels. Pour son chef, Raphaël Mayoraz, cité ce lundi par «Le Temps»: «Ces glaciers représentent un risque pour les infrastructures, que ce soit des villages ou des voies de communication. Par contre, notre analyse ne prend pas en compte le danger menaçant les sentiers pédestres. Il n’est guère possible d’assurer la sécurité partout».

Du glacier de Marmolada

Tout le monde a en mémoire le drame survenu au glacier italien de la Marmolada, où 11 personnes ont perdu la vie le dimanche 3 juillet. L’effondrement d’un pan du glacier a causé une avalanche de glace et de roches qui a emporté plusieurs cordées. Durant les jours précédents la tragédie une température de 10 degrés avait été mesurée sur ce glacier des Dolomites à 3300 mètres.

À celui du Mont-Collon

Pour éviter un drame similaire, les autorités valaisannes surveillent en particulier le glacier du Mont-Collon, 3636 mètres, qui domine le fond de la vallée près d’Arolla. Une partie du glacier est comme «suspendue au-dessus du vide». Cité cette fois par la RTS, le même Raphaël Mayoraz appelle à la prudence: «Pour l’instant, la calotte glaciaire du Mont-Collon reste stable. Mais tout pourrait changer en quelques jours. On surveille de très près le débit du ruisseau qui sort du glacier. En cas d’augmentation, cela pourrait signifier qu’une poche d’eau s’est formée sous la glace. Ceci pourrait entraîner un éboulement sous forme d’avalanche de glace».

Pas une maîtrise totale

La surveillance ne signifie cependant pas une garantie totale: «On ne peut pas dire qu’on maîtrise tout, dit Raphaël Mayoraz dans «Le Temps». Nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise. (…) On est conscient qu’avec nos méthodes, on loupe peut-être certaines choses, mais on a aussi de grandes chances de prévoir un événement avant qu’il n’ait lieu». Mais un glacier tel que celui de Marmolada aurait pu échapper à cette surveillance. «Il n’aurait pas forcément été dans notre liste des glaciers dangereux, car il ne menaçait aucune infrastructure», dit-il.

Finalement, le principal danger dû au changement climatique est la formation de poches d’eau glaciaires que l’on ne parviendrait pas à identifier à temps. Mais paradoxalement, le réchauffement diminue la taille des glaciers en les éloignant de plus en plus des infrastructures. «Jusqu’au jour où ils ne représenteront plus aucun danger…», ironise en conclusion l’article du Temps.

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