Nestlé ferme l’usine Buitoni mise en cause dans les pizzas contaminées

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Pizzas contaminées en FranceNestlé ferme l’usine Buitoni mise en cause

Le géant de l’alimentation a annoncé jeudi la fermeture définitive de l’usine Buitoni de Caudry, invoquant une chute des ventes.

L’usine Buitoni de Caudry (Nord).

L’usine Buitoni de Caudry (Nord).

AFP

Nestlé a annoncé jeudi la fermeture définitive de l’usine Buitoni de Caudry (Nord), mise en cause dans le scandale sanitaire des pizzas contaminées, invoquant une chute des ventes, selon un communiqué transmis à l’AFP.

«Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023», précise le groupe, qui «s’engage en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l’usine» et à proposer aux 140 salariés «une opportunité de reclassement interne».

«Le couperet est tombé, c’est un gâchis», a réagi devant l’usine Didier Fontaine, magasinier cariste depuis 10 ans. Le sort du site, dont l’activité est déjà suspendue depuis début mars en raison, selon Nestlé, d’une chute des ventes, a été dévoilé aux syndicats lors d’une réunion.

Le site, actif depuis 1982, est au cœur du scandale pour avoir produit les pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch’Up, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres par la bactérie Escherichia coli. Une information judiciaire est ouverte depuis mai dernier à Paris pour homicide involontaire dans le cas de deux victimes et blessures involontaires pour 14 autres, selon une source judiciaire.

Quid du site?

«Le processus de recherche de reprise d’activité» sera «la priorité des prochains mois, ainsi que le dialogue social sur le projet de cessation d’activité», insiste Nestlé dans son communiqué. «Je regrette que Nestlé n’ait pas trouvé de solution», mais ce n’est pas «la fin de l’histoire» pour le site, a réagi le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure auprès de l’AFP. «Nestlé s’est engagé à trouver un repreneur, je considère qu’il y a une obligation de résultat», a-t-il insisté. Le groupe a aussi annoncé une contribution exceptionnelle de 3 millions d’euros en faveur de l’emploi sur le territoire du Cambraisis, doublant l’apport promis par l’Etat, a-t-il relevé.

Une centaine de salariés se sont réunis au petit matin devant l’usine, dont les grilles ont été recouvertes de croix noires avec le nom de chacun, sa date d’embauche et le 30 mars 2023 comme fin symbolique. «Nestlé rassasié, salariés accablés», pouvait-on lire sur une banderole à l’entrée. «On dort très mal, on fait des cauchemars, on est inquiets», déplorait avant la réunion et l’annonce de Nestlé Christophe Dumez, un employé. «Moi, c’était mon premier boulot en sortant de l’armée. J’ai bientôt 50 ans, c’est pas le bon âge.»

Outre les salariés, des élus et des habitants se sont mobilisés ces derniers jours pour défendre un site qui reste le deuxième pourvoyeur local d’emplois derrière L’Oréal. Ils étaient jusqu’à un demi-millier lors d’une manifestation le 13 mars.

Le patron de Nestlé France, Christophe Cornu, avait présenté ses «excuses» aux familles des enfants touchés par des contaminations liées à la consommation de pizzas surgelées Buitoni et avait annoncé la création d’un «fonds de soutien aux victimes».

(AFP)

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