France - C’est toujours «non» au pass sanitaire

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FranceC’est toujours «non» au pass sanitaire

Plus de 140’000 personnes sont descendues samedi dans les rues de nombreuses villes de France pour crier une nouvelle fois leur refus du pass sanitaire. Pour ce huitième samedi consécutif, la mobilisation était en baisse.

Une manifestante déguisée en Marianne durant la manifestation à Paris appelée par Florian Philippot.

Une manifestante déguisée en Marianne durant la manifestation à Paris appelée par Florian Philippot.

AFP

En fin de journée, le Ministère de l’intérieur a annoncé avoir dénombré 141’655 personnes à travers 215 rassemblements, dont 18’425 à Paris. La mobilisation a enregistré une baisse pour le 4e samedi consécutif: le week-end dernier près de 160’000 manifestants avaient été recensés par les autorités, environ 175’000 personnes il y a 15 jours et près de 215’000 il y a trois semaines, selon le ministère.

À Paris, où cinq rassemblements étaient programmés pour ce 8e samedi de mobilisation, des milliers de manifestants ont défilé depuis le pied de la tour Eiffel jusqu’aux Invalides, à l’appel du mouvement des Patriotes de Florian Philippot.

«On boycotte ce pass sanitaire (…) on va mettre une 3e dose de boycott. À la fin ce pass sanitaire tombera», a lancé M. Philippot, promettant d’aller «jusqu’à la grève générale s’il le faut», à l’arrivée du cortège, auquel a participé également le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou l’avocat Fabrice di Vizio, devenu héros des antivaccins. En chemin, certains ont sifflé les clients des bars et restaurants, les traitant de «collabos», a constaté l’AFP.

Composé de 500 personnes, pour la plupart non masquées, selon une journaliste de l’AFP, un autre cortège a défilé dans le centre de la capitale, entre Bourse et Palais Royal. De taille similaire, une troisième manifestation s’est achevée place de la Bastille.

Par ailleurs, des manifestants isolés se sont infiltrés peu avant 17h00 dans le centre commercial des Halles, entraînant une intervention de la police, a constaté l’AFP. Au total, 21 personnes ont été interpellées, dont 3 à Paris, a précisé le ministère. Un membre des forces de l’ordre a été légèrement blessé.

«Roulette russe»

À Marseille, 2500 manifestants sont partis du Vieux Port, la grande majorité sans masque, sous un franc soleil et à grand renfort de drapeaux français. «C’est toujours non au pass sanitaire, ni mouton. Non à la discrimination. Non à l’intimidation: liberté», indiquait une pancarte.

Ils étaient également 7000 à Montpellier, 3700 à Lyon, répartis en deux cortèges, 2900 à Nice (contre 2200 la semaine dernière), 2700 à Lille, 2400 à Nantes, selon la préfecture (3950 la semaine dernière), 2200 à Aix-en-Provence (police), Toulon (préfecture) et Dijon (préfecture), 1700 à Clermont-Ferrand (préfecture), 950 à Saint-Étienne (préfecture) et 700 à Saint-Nazaire.

À Rennes, on a dénombré 1500 manifestants (2000 la semaine dernière), selon la préfecture, où parmi les pancartes on pouvait lire «Injection ARNm, solution pour la dépopulation?».

À Toulouse quelque 2500 personnes (préfecture) ont manifesté au cri de «liberté!» «Le pass aux sanitaires», «touche pas à mon gosse», pouvait-on lire sur des pancartes.

À Bordeaux, ils étaient 2900 «au plus fort» de la manifestation, selon la préfecture, 1500 à Besançon et 2200 à Strasbourg, au milieu de nombreux drapeaux français et plusieurs bonnets phrygiens. Drapeau du syndicat agricole de la Confédération paysanne en main, Dominique déplore «la mise en fiche de la population à travers un pass sanitaire obligatoire et excluant». Selon lui, à ce stade, le vaccin, c’est de la «roulette russe».

«On va se faire virer le 15 septembre, je trouve ça totalement injuste. On sauve des vies, on est présents pour la population, et on se retrouve arrêtés, on n’a plus le droit de travailler juste parce que le président a décidé qu’il fallait nous mettre de côté», a lancé Norbert, un pompier de 45 ans qui a refusé de donner son nom.

«Non au pass nazitaire», pouvait-on aussi lire à Lille.

«À la rentrée, tous vaccinés»

Selon une étude Odoxa Backbone consulting, publiée jeudi par le quotidien «Le Figaro», 67% des Français approuvent le pass sanitaire, que le président Emmanuel Macron n’a pas exclu d’étendre au-delà du 15 novembre.

La France, qui compte quelque 67 millions d’habitants, est sur le point de franchir la barre des 50 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin. En outre, quelque 45 millions de personnes – soit 67,3% de la population totale – sont complètement vaccinées.

Les autorités ont lancé ce week-end une opération baptisée «A la rentrée, tous vaccinés», qui permet de se faire vacciner sans rendez-vous.

Version originale publiée sur 20min.ch

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